On connaitra le 19 août 2015 l’identité du sixième président de l’histoire de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf). Mais on sait déjà que Sebastian Coe ou Serguei Bubka, les deux candidats à la succession du Sénégalais Lamine Diack, auront fort à faire dans les mois à venir.
Ces deux anciens champions olympiques vont en effet devoir éteindre les polémiques récentes sur le dopage et l’athlétisme, alors que les 15es Mondiaux (22-30 août à Pékin) étaient censés accaparer le futur vainqueur.
De nouvelles accusations venues d’Angleterre et d’Allemagne
Le 1er août, le Sunday Times et l’ARD avaient accusé l’Iaaf d’une passivité coupable en matière de lutte antidopage. En effet, le quotidien britannique et le chaîne de télévision allemande avaient assuré avoir trouvé 800 cas suspects parmi quelques 12.000 prélèvements sanguins compilés par l’Iaaf entre 2001 et 2012. La Fédération internationale avait par la suite sèchement contesté les allégations selon lesquelles elle n’aurait pas puni des coureurs de fond et demi-fond ayant vraisemblablement triché.
Mais la polémique est loin d’être finie. Le Sunday Times, dont le professionnalisme et la probité ont été mis en cause par l’Iaaf, a contre-attaqué ce 16 août. Le journal assure ainsi que l’Iaaf s’est opposée à la publication d’une étude encore plus compromettante. Selon celle-ci, environ un tiers des engagés aux Mondiaux 2011 auraient admis avoir eu recours à des méthodes illicites au cours des mois précédents, et ce pour améliorer leurs performances. Les deux auteurs de cette étude, financée par l'Agence mondiale antidopage (AMA), avaient eu accès aux athlètes en échange d’un droit de regard de l’Iaaf, toujours selon le Sunday Times.
« L'Iaaf ne s'est jamais opposée à la publication de cette étude », a rétorqué l’institution basée à Monaco. Cette dernière affirme avoir en revanche émis de « sérieuses réserves sur l'interprétation des résultats » évoqués par les deux chercheurs. « Il ne s'agit pas d'une nouvelle histoire, elle a d'abord été relayée par la télévision allemande en 2013 et l'Iaaf avait déjà réagi à ce moment », précise-t-elle dans un communiqué.
La télévision allemande, justement, assure de son côté que l’Iaaf a demandé à la Fédération russe de s’expliquer au sujet d’une liste d’athlètes accusés de dopage. La Russie serait très largement en tête, devant le Kenya, au classement des pays suspects de tricherie, rappelle l’ARD. En décembre, elle avait ainsi diffusé le documentaire « Dopage confidentiel : comment la Russie fabrique ses vainqueurs ».
Bubka et Coe montent au créneau
Serguei Bubka et Sebastian Coe peuvent difficilement esquiver ces polémiques, à quelques jours du 50e congrès de l’Iaaf. Le Britannique avait ainsi dénoncé une « déclaration de guerre » envers l’athlétisme : « C'est nous qui avons montré la voie de l'antidopage. Suggérer que d'une certaine façon nous avons au mieux laissé faire et au pire été complices en couvrant le phénomène, n'est confirmé en rien par notre action lors des 15 dernières années. »
Bubka, lui, s’était montré plus nuancé : « Nous devons être davantage entreprenants et être encore plus transparents dans notre lutte acharnée pour une politique de tolérance zéro envers le dopage. » L’Ukrainien se fait aujourd’hui le chantre de l’antidopage. Cela l’aidera-t-il à prendre le dessus sur Coe ?