Tour de France: pèlerinage au mur de Huy en Belgique

Le mur de Huy, chemin des Chapelles de son vrai nom, aura été ce lundi 6 juillet le point d’orgue de la 3e étape. Un public de connaisseurs est venu se masser tout le long de cette mythique montée (1,3 km), terrain privilégié des « puncheurs » où l'Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha) s’est imposé en costaud. Reportage.

Envoyé spécial à Huy (Belgique),

Comme lors d’un pèlerinage, ils sont venus nombreux voir Joaquim Rodriguez s’offrir une des plus belles arrivées de ce Tour de France. A Huy, le cyclisme est une religion et son mur une vraie relique. Tout le long de cette montée, on trouve six chapelles et une église : Notre-Dame-de-la-Sarte. Un lieu de piété depuis plus de 500 ans.

« A la télévision on ne se rend pas compte ! »

Mais avant d’arriver en haut du mur, il n’y a pas eu de miracle. Comme chaque année, le peloton a vécu ces terribles chutes de la première semaine. Celle du jour s’est produite à environ 60 kilomètres de l’arrivée. Image rare, la course a été neutralisée.

Parmi les milliers de spectateurs massés depuis l’aube, chacun priait pour voir passer en tête son coureur favori. Les fans australiens, drapeau sur les épaules, n’auront pas eu le loisir d’apercevoir Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), qui a abandonné au moment du crash du jour.

Un peu plus loin, un petit groupe de Luxembourgeois avait même sorti un étendard à l’effigie des deux frères Schleck, absents de cette édition. L’un n’ayant plus de gaz dans le moteur (Frank) et le cadet laissé « au clou » sa bicyclette (Andy). Peu importe, ils ont fait le déplacement.

Des Valenciennois venus encourager des Bretons…

Torses nus, bières fraîches à la main, quatre amis attendent impatiemment l’équipe bretonne Bretagne-Seché Environnement. Les garçons ne sont pas venus de la contrée bretonne, mais du Nord… « A la télévision on ne se rend pas compte, mais en vrai, c’est incroyable », lance avec jovialité l’un d’entre eux. Ils supportent Bretagne-Séché Environnement depuis qu’ils les ont rencontrés et sympathisés aux Quatre jours de Dunkerque dans un hôtel !

Quelques mètres plus bas, perruque aux couleurs du Plat-Pays sur la tête, un cinquantenaire raconte suivre les classique belges chaque année. « Le cyclisme est un sport gratuit et c’est bien le seul qui permet de voir des champions d’aussi près », dit-il la mine réjouit. A côté, son épouse acquiesce.

Il leur a fallu attendre presque huit heures pour pouvoir presque toucher du doigt les Forçats de la route. « On est déçu de ne pas voir Philippe Gilbert, notre meilleur représentant Wallon. Il avait toute ses chances aujourd’hui », se lamente-t-il. Absent du départ du Tour, le coureur de la formation BMC s’était imposé lors de la Flèche Wallonne en 2011. Cette année, là, il avait remporté quatre classiques !

Dans le célèbre mur de Huy, et sa partie à 19%, c’est un public connaisseur qui avait fait le déplacement pour voir Christopher Froome prendre le Maillot jaune.

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