Tour de France: Nairo Quintana, le Colombien favori

Deuxième de l’édition 2013 et absent en 2014, le Colombien Nairo Quintana se présente au départ du 102e Tour de France ce samedi 4 juillet dans la peau d’un favori. Le petit grimpeur ne vise plus le maillot de meilleur grimpeur, mais le maillot jaune qu'aucun coureur de son pays n'a réussi à obtenir.

De notre envoyé spécial à Utrecht,

A Utrecht aux Pays-Bas, au départ du Tour de France, Nairo Quintana est loin de son élément : la montagne. Ici, pas une seule montée à l’horizon. Mais la route est longue et Quintana attend son heure. Le petit grimpeur colombien (1m67 pour 58 kilos), qui avait créé la surprise en 2013 avec une deuxième place sur le podium derrière Christopher Froome, est aujourd’hui un des favoris de l’édition 2015.

La montagne, son terrain favori

Entre temps, Quintana s’est offert un Tour d’Italie en 2014. A la différence d’un bon nombre de ses compatriotes, Quintana est à l’aise sur tous les terrains. A 25 ans, il avoue qu’il se « voit gagner cette course un jour ». Cette année ?

Nairo Quintana représente l’Amérique latine des montagnes. Là où les gamins de paysans s’en vont à l’école par leur propre moyen, lui faisait le trajet de 16 kilomètres sur des routes pentues avec son vélo de fortune. Il termine le Tour de France 2013 avec le maillot de meilleur grimpeur sur les épaules, la marque de fabrique des Colombiens.

Avant lui, Luis Herrera, Santiago Botero et Mauricio Soler s’étaient offert le trophée. Mais aujourd’hui, c’est le maillot jaune (classement général) qu’il vise. Issu d’une famille pauvre, Quintana est sorti de sa condition grâce au vélo, tout en signifiant dans le quotidien français Libération que ses « origines pauvres ont été exagérées par les journaux parce que ça fait vendre du papier ».

Proche de sa Colombie natale

Et Quintana a bien du mal à se séparer de sa patrie et des siens. Il a passé plusieurs semaines au pays avant cette Grande Boucle. « Je vis le cyclisme à ma manière, explique celui que ses supporters colombiens surnomment « Nairon man ». Certains pensent toute l’année à la compétition et restent loin de la famille. Entre chaque bloc de course, j’ai besoin de rentrer à la maison. Je veux m’organiser pour que cela continue comme ça ». Quintana est resté plus d'un mois dans la Cordillière des Andes, entre le Tour de Romandie et son retour à la Route du Sud, sa course de reprise avant le Tour de France. Certains y voient une façon de contourner la patrouille. « J’ai subi plus de cinq contrôles cette année en Colombie. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de contrôle là-bas », justifie Quintana.

« Le parcours me plaît et je suis prêt. J’ai tout fait pour bien m’entraîner. Je suis retourné dans ma famille en Colombie pour travailler, car c’est ma terre natale », poursuit le coureur de la formation espagnol Movistar qui aura à ses côtés l’expérimenté Alejandro Valverde, et qui estime que « c’est un Tour de France favorable pour lui ». Les adversaires de Quintana savent désormais que le petit « escarabajo » (scarabée, surnom des coureurs colombiens) peut être le premier de son pays à s’imposer en jaune à Paris. Christopher Froome, Vincenzo Nibali, ou Alberto Contador se méfient désormais de cet homme menu mais pétri de talent dès que la route s’élève. « J’étais très nerveux il y a deux ans. Aujourd’hui, je me sens plus tranquille », prévient-il.

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