Tony Estanguet: «Paris peut organiser des JO extraordinaires»

Triple champion olympique de canoë (2000, 2004, 2012), Tony Estanguet devrait porter la candidature de Paris 2024 en compagnie de Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international. Membre du CIO depuis juillet 2013, Estanguet croit fermement aux chances tricolores.

RFI : La candidature de Paris se précise-t-elle ?

Tony Estanguet : On y travaille depuis de longs mois, on est content que cette étude sorte (le rapport d’opportunité, remis ce 12 février à Anne Hidalgo, la maire de Paris). C’est une étape importante pour les décideurs qui pourront parler de la même chose, avec la même base. On s’est posé des questions pour répondre à un projet collectif. Par le passé, on reprochait à chaque acteur et décideur d’avancer selon ses intérêts. A présent, nous avons évalué un contexte positif.

Une victoire est-elle crédible ?

Je suis très attaché au projet olympique. Je connais très bien ce monde-là, je suis passionné par les Jeux. Mais j’étais très attaché, depuis le départ, à avoir une vraie démarche structurée. Bernard Lapasset a su imposer cette démarche rigoureuse avec un rapport prenant en compte les besoins, les attentes et intérêts des uns et des autres. C’est la première fois que l’on se laisse du temps et des moyens pour mener de vraies études. Nous voulons éviter les mauvaises surprises à l’arrivée.

On reprochait essentiellement aux dernières candidatures d’être menées par des politiques et non par des sportifs. Quelles sont les garanties, aujourd’hui, pour que cela change ?

A travers la déclaration d’Anne Hidalgo, on y voit un signal important. Elle souhaite que le mouvement sportif soit en tête de gondole et tire la candidature. Ça fait plaisir.

Pourquoi attendre encore quelques semaines ou quelques mois avant d’officialiser cette candidature parisienne ?

Au contraire, je trouve que nous utilisons intelligemment le temps qui nous est donné. On a encore quelques mois pour nous décider (jusqu'en septembre 2015). Pour une fois, il y a une vraie approche structurée et intelligente. Il faut d’abord donner les éléments de décision aux acteurs.

Le budget a été resserré. Est-ce un gage donné au CIO, très préoccupé par ce sujet ?

Bien sûr, on répond aux attentes internationales. On veut gagner cette candidature. On sait que les éléments budgétaires sont des enjeux nationaux, mais aussi internationaux depuis le nouveau cap fixé par le CIO. Ce sera décisif. On a énormément travaillé sur cet aspect.

Allez-vous incarner ce projet, comme cela semble se dessiner ?

Je soutiens cette démarche, je suis convaincu que la France peut organiser des Jeux fantastiques. Convaincu également des retombées pour le sport et pour la société. Mais on respecte les étapes. Il n’est pas encore l’heure de savoir qui portera ce projet. On en a déjà parlé, on n’est pas inquiet. D’ailleurs, beaucoup se trompent. En dehors de Londres, les dernières candidatures n’étaient pas portées par des champions olympiques. Il n’y a pas d’hommes providentiels.

La concurrence américaine, avec Boston, ne vous effraye-t-elle pas ?

C’est sûr que la concurrence est forte. Les Américains seront redoutables. Mais nous avons également de vrais atouts pour leur faire face. Ils n’ont pas toujours brillé dans leurs candidatures passées, nous sommes convaincus que nous pourrions rivaliser.

Personnellement, quel est votre opinion ? Est-ce un grand « oui » pour cette candidature  ?

Personnellement, c’est un grand oui ! J’ai vraiment envie de soutenir ce projet. Je reste convaincu que Paris peut organiser des JO extraordinaires.

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