Derrière Kristoff, vainqueur à Saint-Etienne, Sagan prend des allures de Poulidor

Dans une 12e étape de transition de 185,5 km courue entre Bourg-en-Bresse et Saint-Etienne, la victoire est revenue au Norvégien Alexander Kristoff à l’issue d’un sprint massif. Le maillot vert Peter Sagan est à nouveau deuxième...

Les coureurs de la 12e étape du Tour de France 2014 n’ont pas fait mentir les pronostics qui envisageaient une arrivée au sprint à Saint-Etienne avec un risque d’erreur égal au QI d’une huître chaude.

Avant ce dénouement attendu, il fallait, de façon tout aussi prévisible, reprendre l’échappée du jour. Drôle d’échappée d’ailleurs que ce petit groupe de cinq dont les éléments vont prendre l’allure de gouttes de mercure fuyant d’un thermomètre cassé, perdant le contact puis se recollant.

Le premier à perdre le contact sera David De La Cruz. Pourtant, il y aura bien contact pour l’Espagnol... mais avec le sol. Le sol brûlant d’un virage sur lequel il va se fracasser l’omoplate avant de repartir en ambulance. Nous somme alors à 95 km de Saint-Etienne, et Florian Vachon, Gregory Rast, Simon Clarke et Sébastien Langeveld possèdent 5’17’’ d’avance sur le peloton.

Peu avant la plus grosse difficulté du jour, le col des Brosses (3e catégorie), une longue et pénible montée de 15 km à 3,3% à environ 50 bornes de la ligne, Vachon craque, incapable de suivre le rythme imposé par ses compagnons de fuite. Incapable aussi de résister aux 36° à l'ombre… tout comme Gregory Rast qui l’imite bientôt.

Le sprint solide de Kristoff

Ultime bosse du parcours, la côte de Grammond (4e catégorie) n’a rien à voir avec le mythique « mur » de Grammont du Tour des Flandres… mais Simon Clarke ne fait pas la fine bouche et attaque Langeveld, lequel n’en peut mais et ne répond pas. Il reste alors 25 km devant Clarke… et un léger vent défavorable qui a ramené le peloton à moins de une minute.

Ce qui pourrait alors arriver de mieux à l’Australien se profile soudain : le soutien de deux coureurs d‘Europcar, partis en chasse-patates, Pierrick Quémeneur et Cyril Gautier. En prenant leurs roues, Clarke s’offre un dernier tour de piste qui va s’arrêter à environ 5 kilomètres de l’arrivée. Parce que ce jeudi, on vous l'a dit, il y avait sprint massif !

Un sprint sans André Greipel, pris dans une chute aux 3,5 km, et sans Marcel Kittel, attardé dans les derniers pourcentages de l’étape et que ses équipiers de Giant n’ont pas attendu, lui préférant pour une fois l’autre finisseur de l’équipe, John Degenkolb, sans doute jugé mieux armé pour ce final piégeux où une petite bosse se cachait à l'ombre du stade Geoffroy-Guichard.

Un final somme toute taillé pour un sprinteur-puncheur comme Peter Sagan, dont les équipiers sont à la manoeuvre dans l’ultime approche. Mais sous la flamme rouge, c’est un petit homme… en rouge qui surgit : Luca Paolini. L’Italien emmène parfaitement Alexander Kristoff. Le Norvégien, vainqueur cette saison de Milan – San-Remo, livre alors un sprint puissant, solide. Parti tête baissée au moment où il l’a décidé, il ne jette pas un seul regard derrière lui avant de résister dans les derniers tours de pédales au sursaut d’orgueil de Peter Sagan. Malgré un effort qui laisse sur place le champion de France Arnaud Démare, le Slovaque a réagi trop tard. Le voilà deuxième pour la quatrième fois sur ce Tour. Comment dit-on « Raymond Poulidor » en slovaque ?
 

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