De notre envoyé spécial à Rio de Janeiro,
Qui sera le 20e champion du monde de football, le 13 juillet à Rio de Janeiro ? L’équipe d’Allemagne et ses trois titres mondiaux (1954, 1974 et 1990) ? Ou l’Argentine deux fois sacrée (1978, 1986) ? Ce sera la troisième finale entre ces deux équipes - un record en Coupe du monde -, la première ayant été remportée par les Argentins en 1986, et la seconde par les Allemands en 1990.
Cette « belle » pourrait bien ressembler à une opposition de styles entre des Allemands qui ont inscrit 17 buts en 6 matches durant ce Mondial (dont 7 contre le Brésil, pays hôte), et des Argentins qui n’ont encaissé que 3 buts (dont 2 contre le Nigeria, au premier tour).
Schweinsteiger : « L’Argentine a mérité sa place en finale »
« Nous avons vu que les Argentins ont fait une très belle Coupe du monde, a souligné le sélectionneur de l’équipe allemande, Joachim Löw, en conférence de presse, ce 12 juillet à Rio. C’est une équipe très bien organisée, compacte et elle est aujourd’hui bien plus forte en défense qu’elle ne l’était en 2010 ».
Il y a quatre ans, les Allemands avaient écrasé 4-0 les Sud-Américains en quart de finale de la Coupe du monde 2010. Mais le milieu de terrain Bastian Schweinsteiger, qui avait participé à cette rencontre, préfère l’oublier : « Pour moi, l’Argentine est une très très très bonne équipe qui a mérité sa place en finale. Elle a des joueurs de classe mondiale : Lionel Messi, Angel Di Maria, Sergio Agüero et Javier Mascherano qui est le leader du collectif. »
Sabella : « L’Allemagne a tout »
Côté argentin, on ne tarit pas non plus d’éloges au sujet de cette « Mannschaft » qui a humilié le Brésil 7-1 en demi-finale. « L’Allemagne a tout, a ainsi estimé le sélectionneur argentin Alejandro Sabella. Physique, technique, et un mental fort… Leur système de jeu est très élaboré. Ils utilisent très bien les couloirs, les passes latérales et la profondeur, à l’image de Philippe Lahm, excellent relanceur ».
Le milieu de terrain Javier Mascherano s’attend donc un choc, dans le mythique Stade Maracana de Rio : « Les Allemands vont sûrement avoir une énorme confiance après avoir écrasé le Brésil qui était l’équipe favorite puisqu’elle jouait à domicile. Mais bon ils ne nous font pas peur. On a déjà joué contre l’Allemagne. On connaît la classe de leurs joueurs. Evidemment, c’est le genre d’équipe qu’il faut toujours respecter. »
La maturité collective allemande contre le Messi argentin ?
De fait, cette équipe allemande semble au sommet de son art, après huit années sous la conduite de Joachim Löw. « Je crois qu’en tant qu’équipe, nous arrivons à maturité, a ainsi souligné le sélectionneur. Ces derniers mois et durant ce tournoi, on a montré de quoi on était capable et comment on pouvait jouer. Ces dernières années, on n’a pas cessé de progresser et même si on est battu en finale, rien ne va s’écrouler. »
Côté argentin, on mise évidemment sur le talent de Lionel Messi. Le capitaine avait été transparent lors de la demi-finale face aux Pays-Bas. Mais le quadruple meilleur joueur du monde (Ballon d’Or) rate rarement deux matches de suite. « Cette équipe ne dépend pas seulement de Messi, prévient toutefois Löw. Bien sûr il peut être décisif mais l’Argentine en tant qu’équipe a montré qu’elle était maintenant bien organisée. Je m’attends à un combat. Il ne faut pas croire que ça va se passer comme contre le Brésil en demi-finale. »
Javier Mascherano confirme : « La passion va nous aider. Mais pour gagner, il faudra aussi jouer avec la tête, avec intelligence, avec de l’ordre, en étant aussi bien organisés qu’en demi-finale. Bien sûr, on va y mettre du cœur. Mais s’il n’y a pas une idée derrière, ça ne suffira pas. Parler de notre envie, de notre détermination, c’est très bien. Mais on va aussi s’appuyer sur notre discipline tactique. » Alejandro Sabella en conclut : « Il faudra faire le match parfait ! »
Les amateurs de football du monde entier espèrent plutôt voir un match à la hauteur d’une superbe Coupe du monde. Plus que deux buts à marquer, et ce Mondial 2014 deviendra le plus prolifique de l’histoire.
Propos recueillis par Christophe Jousset, Carlos Pizarro et Philippe Zickgraf