Bora Milutinovic: «L’Allemagne a une équipe "costaud"»

Bora Milutinovic a dirigé cinq sélections différentes en phases finales de Coupe du monde de football. Malgré sa grande expérience, l’entraîneur serbe âgé de 69 ans attend avec impatience la finale du Mondial 2014. Il livre son analyse sur les équipes d'Allemagne et d’Argentine pour rfi.fr.

De notre envoyé spécial à Rio de Janeiro.

RFI : Bora Milutinovic, est-ce qu’on ressent toujours autant d’excitation avant d’assister à une finale de Coupe du monde, même si on a participé à cinq phases finales en tant qu’entraîneur ?
Bora Milutinovic : Bien sûr ! Le football, c’est toute ma vie. J’aime toujours autant regarder des matches et vivre cette ambiance. D’autant que c’était un tournoi très intéressant, durant lequel il y a eu plusieurs résultats surprenants. En plus, assister à une finale au Maracana, c’est exceptionnel. Je me rappelle de la finale de 1950, entre le Brésil et l’Uruguay. J’ai plein de souvenirs de cette Coupe du monde au Brésil. Notre équipe de Yougoslavie était très performante, mais elle avait perdu 2-0 face aux Brésiliens (en phase de groupes). Pour nous, Yougoslaves, c’était une finale exceptionnelle, parce qu'un petit pays comme l’Uruguay avait gagné.

Est-ce que les deux meilleures équipes, l’Allemagne et l’Argentine, sont en finale de la Coupe du monde 2014 ?
Si on se fie aux résultats, oui. L’Allemagne a gagné presque tous ses matches. Elle a fait un seul match nul. C’est une équipe très costaud, qui joue avec une bonne organisation. L’entraîneur peut effectuer beaucoup de changements, parce qu’il dispose de plusieurs jeunes joueurs de grande qualité. De l’autre côté, on trouve l’Argentine qui est devenue un peu meilleure à chaque match. Ça va être intéressant. Surtout si Angel Di Maria peut faire son retour de blessure. Sa présence est très importante pour l’équipe d’Argentine.

Peut-on parler d’une opposition de styles entre une équipe d’Allemagne assez offensive et une sélection d’Argentine qui contrôle le rythme du jeu ?

Ça dépend de la manière dont on juge l’équipe d’Allemagne. On retient surtout l’impression laissée lors du premier match contre le Portugal (4-0) et lors de la dernière rencontre contre le Brésil (7-1 en demi-finale). Il faut se rappeler que l’Allemagne a eu du mal à battre la France (1-0 en quart), l’Algérie (2-1 après prolongation en huitième), qu’elle a fait match nul avec le Ghana (2-2 en phase de poules). Les Allemands ont aussi battu les Etats-Unis par un petit score (1-0 en phase de poules).

Et quelles sont les forces de l’équipe d’Argentine ?
Que les Argentins soient bien en place ou pas, ils ont un joueur qui peut de toutes les façons changer l’histoire : Lionel Messi. Ça dépend donc beaucoup de l’inspiration avec laquelle il aborde un match.

Partager :