De notre envoyé spécial à Porto Alegre,
Oser. C’est ce que devra faire l’Algérie pour continuer sereinement ce Mondial 2014 au Brésil. Le peuple algérien et les nombreux supporters venus à Porto Alegre n’attendent rien d’autre. Face à la Corée du Sud, une équipe très difficile à cerner, une victoire pourrait permettre aux Fennecs de moins tergiverser avant le troisième rendez-vous. Un match nul serait trop hypothétique. Une défaite, c’est le retour à la maison assuré.
La discipline et le collectif
L’Algérie va devoir sortir le grand jeu et compter sur un collectif offensif et défensif. « Les matches de haut niveau, c’est avant tout du collectif. Tout se jouera sur la discipline tactique », nous disait jeudi dernier le capitaine, Madjid Bougherra.
« J’ai toujours dit que l’on n’était pas favori et cela a fait polémique », lance Vahid Halilhodzic, le sélectionneur de l’Algérie, en conférence de presse, à la veille de ce rendez-vous crucial. Très remonté envers la presse algérienne - « vous écrivez trop de mensonges et conneries (sic) » -, le Bosnien a assuré faire tout son possible pour montrer un football de qualité. « Voilà trente deux ans que l’Algérie cherche une victoire en Coupe du monde et j’ai demandé solennellement à mes joueurs de faire taire une bonne fois pour toute cette statistique. »
Avec pour le moment zéro point au compteur, impossible pour l’Algérie de ne pas se découvrir. « Il ne faudra pas reculer mais pousser », assure Halilhodzic. « Cet exploit, il faudra aller le chercher avec audace et détermination. Il ne faudra pas chercher d’excuse, mais la victoire. » Les atouts offensifs de l'Algérie sont considérés comme le point fort de l'équipe depuis l’arrivée de l’ex-entraîneur du Paris-Saint-Germain. « On ne doit pas avoir peur. Il faut oser et aller jusqu’au bout du match pour ne pas avoir de regrets », affirme Liassine Kadamuro, le défenseur de la Real Sociedad.
Halilhodzic : « Personne sur cette terre ne fera de pression sur moi »
Face aux Coréens, des changements pourraient intervenir. Mais, bien entendu, Vahid Halilhodzic refuse de répondre à la question. Son onze entrant face à la Belgique avait fait couler beaucoup d'encre chez nos confrères algériens, qui demandaient par exemple le retour de Yacine Brahimi. « Personne sur cette terre ne fera de pression sur moi. Je suis l’entraîneur et c’est moi qui choisis l’équipe. Je connais toutes les qualités et malheureusement toutes les faiblesses de mon groupe », indique sèchement Halilhodzic, qui est venu en conférence de presse avec le troisième gardien, Cédric Si Mohammed. Ce qui a passablement énervé les confrères algériens placés à nos côtés. « Je suis très critiqué, mais j’ai beaucoup de fierté pour ce que j’ai fait pour le football algérien », a expliqué le technicien.
« La population algérienne adore son équipe et lui fait confiance », raconte encore Vahid Halilhodzic, qui espère le soutien du public brésilien. « Ce n’est pas parce que nous avons perdu contre la Belgique qu’il faut baisser les bras. Le football s’écrit toujours au présent et j’ai confiance », assure celui qui devrait quitter son poste après le Mondial. « Une victoire, ce sera mon plus beau cadeau pour l’Algérie. »