Lionel Messi, longtemps méconnaissable, a évité un gros couac à l'Argentine en marquant dans les arrêts de jeu contre l'Iran (1-0), envoyant du même coup l'Argentine en 1/8e de finale, samedi à Belo Horizonte, dans le groupe F. Il a en effet fallu attendre la première minute du temps additionnel pour que le quadruple Ballon d'Or trompe enfin, d'une frappe enroulée du gauche, le gardien iranien Haghighi, jusqu'ici homme du match face à une bien pâle Albiceleste.
Tout près de l’humiliation
Avec cet éclair, Messi a évité des gros remous dans les vestiaires argentins et un déchaînement des passions à Buenos Aires. « Quand on a un joueur comme Messi, tout est possible », s'est félicité le coach argentin Alejandro Sabella. « Il faut prier pour qu'il ne se blesse pas, alors... ». Mais que ce fut dur pour l'Argentine ! Messi, qui avait critiqué à mots couverts Sabella, avait pourtant eu gain de cause au coup d'envoi avec la titularisation des « Quatre fantastiques », quatuor qu'il forme avec Gonzalo Higuain, Angel Di Maria et Sergio Agüero.
Mais pour quel résultat ? Les Argentins ont renvoyé l'image d'une équipe fatiguée, Messi restant trop longtemps dans une position étonnamment basse, loin du but. Sabella va sûrement avoir une explication de texte avec ses joueurs. Et ces derniers devront sans doute se dire leurs quatre vérités s'ils veulent voir le Maracana le 13 juillet, jour de la finale de cette Coupe du monde. Certaines sanctions sont déjà tombées pendant le match, comme quand Agüero et Higuain ont été remplacés à moins d'un quart d'heure de la fin.
Il fallait des coupables, car l'Argentine est tout de même passée tout près cheveux de l'humiliation sur deux têtes iraniennes. A la 52e mn, sur un centre de Monterazi, Reza a bien failli ouvrir le score, Romero relâchant la balle sans qu'aucun autre Iranien n'ait suivi. Et à la 67e mn, le même gros frisson parcourut le stade quand le gardien de Monaco détourna du bout des gants une tête de Dejagah sur sa transversale.
Un jeu bien décevant
L'Albiceleste n'a pas vraiment régalé son public ni son fan numéro 1, Diego
Maradona, le visage mangé par d’épaisses lunettes de soleil dans les travées. Bizarrement, l'héritier d' « El Diez » (le Dieu), Messi, a joué bien bas, dans un rôle de rampe de lancement qui n'a pas donné de bons résultats. La star du Barça possède toujours son toucher de balle soyeux, mais ses ballons n'ont pas été bien exploités par ses coéquipiers, comme quand Garay a manqué sa tête. Et les courses de « la Pulga » (la Puce) ont été rares. Heureusement qu'il a jailli en toute fin de match. L'Argentine n'aurait-elle pas eu intérêt à faire jouer son prodige plus en avant, plus près du but adverse? Messi s'est réveillé une première fois vers l'heure de jeu mais, au terme de sa course, sa balle est passée au ras du poteau iranien.
Jusqu'aux arrêts de jeu, le joueur du match, c'était le gardien iranien Haghighi. Courageux, le portier du Sporting Covilha (Portugal) n'a pas hésité à se jeter dans les pieds d'Higuain, s'en tirantn en grimaçant avec une belle éraflure sur un tibia après ce duel avec le joueur de Naples. Il a ensuite multiplié les manchettes et les sorties aériennes impériales, jusqu'à la fulgurance de Messi. Il faudra que l'Argentine montre autre chose pour la suite.