Depuis le choix très controversé du Qatar pour organiser la Coupe du monde 2022, le président de la FIFA tente de transformer les polémiques en arme politique. Arguant qu'il n'avait pas voté pour l'émirat asiatique, Sepp Blatter a, à plusieurs reprises, rappelé que son principal adversaire, Michel Platini, actuel président de l'UEFA, avait en revanche activement soutenu la candidature qatarienne.
S'il revient sur le sujet, alors que tous les yeux se portent sur le Brésil, c'est qu'avant le Mondial doit se tenir à Saõ Paulo le congrès de la FIFA. Or Sepp Blatter ne cache plus guère son intention d'annoncer à cette occasion sa candidature pour un cinquième mandat à la tête de la Fédération internationale de football.
Il prépare donc le terrain en minant la route du seul adversaire qui pourrait éventuellement l'empêcher l'année prochaine de poursuivre ce qu'il appelle sa mission. Car, insiste-t-il, si la FIFA s'est trompée en désignant le Qatar, c'est en raison des pressions politiques venues d'Allemagne et de France... avec l'aide de Michel Platini. Une façon de se placer en garant de l'indépendance de la FIFA... et en candidat idéal à sa succession.
Romain Nadal, porte-parole du ministère des Affaires étrangères a réagi à ces « allégations (...) sans fondement » quant aux « prétendues pressions » dont il est question. Il a à ce titre rappelé que « la désignation d'un pays pour l'organisation de la Coupe du monde relève de la Fifa elle-même, c'est l'ensemble de son comité exécutif qui le choisit à travers un vote ».
Vu du Qatar
Avec notre correspondante à Doha, Laxmi Lota
Dur retour de bâton pour le Qatar qui vient d'annoncer il y a quelques jours une réforme de sa loi du travail pour améliorer la vie des travailleurs étrangers...Mais l'Emirat ne fait pour l'instant aucun commentaire et encaisse le coup, silencieusement. En ce vendredi, les Qatariens consacrent d'ailleurs plutôt leur journée a la prière.
Certains n'osent croire aux propos de Sepp Blatter sur leur pays : « C'est une rumeur, ce n'est pas possible, il n'a pas pu dire ça », affirme un jeune. Le comité qatarien organisateur de la Coupe du monde de 2022 envoie lui pour toute réponse le communiqué de la FIFA. Ce dernier indique que « le président de la Fédération n'a à aucun moment remis en question l’organisation de la compétition au Qatar ».
La Coupe du monde aura lieu dans l'Emirat, c'est tout ce qui semble importer aux organisateurs. Le Qatar va sans doute une fois de plus laisser passer l'orage jusqu'à la prochaine polémique.
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