Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
« Soudain, sans crier gare tout s’effondre, la glace sous mes patins, le toit de la patinoire », se souvient Yuzuru Hanyu. « J’ai vraiment pensé que j’allais mourir à 16 ans », ajoute-t-il. Un peu plus tard, une vague de 15 mètres de haut emporte la maison de ses parents. Toute sa famille se retrouve dans une maisonnette préfabriquée de 60 m2.
Comme beaucoup d’autres, la famille de Yuzuru Hanyu doit faire face à des vies brisées par les deuils, un avenir bouché. Mais la mère de Yuzuru refuse de céder à un sentiment d’abandon. Son fils patine depuis l’âge de trois ans, elle n’a qu’un réflexe, un seul, trouver une autre patinoire pour Yuzuru. Un don lui permet de s’installer avec sa mère au Canada. Son entraîneur canadien Brian Orser se dit bluffé par son perfectionnisme.
Trois ans après la vague, dans les régions dévastées où les stigmates restent dans les cœurs, la médaille d’or de Yuzuru Hanyu redonne du courage aux survivants du tsunami, aux réfugiés de Fukushima. « Tout est une question de chance », confie Yuzuru Hanyu au journal Sankei. Aujourd’hui, il la partage avec le Japon du tsunami et de Fukushima.
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