La Russie, championne du monde des événements sportifs

Le 10 août 2013, Moscou sera au cœur de l’actualité sportive internationale avec l’organisation des Mondiaux d’athlétisme jusqu'au 18 août. Cet immense pays lance une série de manifestations qui se terminera par la Coupe du monde de football en 2018. La Russie a choisi comme de nombreux pays le sport comme vecteur de communication et de développement. Le pays se place actuellement en troisième position en termes d’événements sportifs.

Par Glaise Benjamin,

Avec les Mondiaux d’athlétisme, les caméras du monde entier seront braquées vers la Russie. Et elles ne risquent pas de se retirer de sitôt. Car le programme sportif russe est particulièrement fourni : les Championnats du monde d’athlétisme, les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi dans six mois, un Grand Prix de formule 1 dès 2015 et, cerise sur le gâteau, la Coupe du monde de football en 2018.

La course aux plus grands événements sportifs

« La Russie est actuellement la troisième nation mondiale (derrière la Chine et le Canada, NDLR) dans l’organisation d’événements sportifs et elle devrait prendre la tête du classement dès l’an prochain », explique Mike Laflin, président de la société Sportcall, spécialisé notamment dans les études concernant le sport. Sportcall classe depuis deux ans les nations en fonction des compétitions internationales qu’elles accueillent. « Depuis une dizaine d’années, les pays se livrent à une véritable course pour organiser les grands rendez-vous sportifs de la planète » constate-t-il.

En 2013, le budget de la Russie alloué au sport dans sa globalité s’élève à plus de 4 milliards d’euros, « et la tendance depuis quelques années est à l’augmentation de ces dépenses », note Igor Soloviev, chef du service culturel à l’ambassade de Russie en France. Pour les Mondiaux d’athlétisme, la Russie a dépensé plus de 52 millions d’euros pour rénover le stade Loujniki de Moscou (78 000 places) et créer de nouvelles infrastructures. A titre de comparaison, la France prévoit de dépenser 232 millions d’euros pour cette année.

La Russie souhaite profiter de ces évènements sportifs pour construire des infrastructures reposant sur des technologies de pointe capables d’accueillir des touristes nombreux et des centres financiers de taille internationale. S’ajoute à ces bénéfices à long terme, des retombées sur le court terme. « Selon les derniers chiffres de l’IAAF, 80 à 90% des billets seraient déjà vendus et des centaines de milliers de touristes devraient dépenser en 10 jours près de 75 millions d’euros » selon Soloviev, soit nettement plus que les sommes investies.

Il y a toujours un revers de la médaille

Mais « les inconvénients sont nombreux dans l’organisation de compétitions internationales aussi suivies », note Igor Soloviev. Comme la création d’emplois seulement temporaires ou de l’argent public dépensé au détriment par exemple de l’enseignement ou de la santé selon le spécialiste.

L’autre angle important pour la Russie, c’est la reconquête de son image à l’international, occultée un temps par ses anciennes Républiques soviétiques. Suite à leur indépendance dans les années 1990, certaines anciennes Républiques soviétiques ont hérité de structures et pôles sportifs de qualité. Des athlètes de l’ex-URSS continuent de remporter des médailles prestigieuses.

« Actuellement, on travaille d’arrache-pied pour reconstruire notre sphère sportive, qui s’est effondrée à la chute de l’URSS. Les anciennes Républiques soviétiques nous concurrencent maintenant. La Russie doit donc élaborer de nouveaux pôles de compétences sportives », analyse Igor Soloviev.

Aux Jeux olympiques de Londres en 2012, pour la première fois depuis près de 30 ans, la Russie ne figurait plus sur le podium du tableau des médailles. Avec l’organisation de ces nombreuses compétitions internationales, les Russes comptent bien relancer une nouvelle génération d’athlètes.

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