Mondiaux d’athlétisme: l’œil de la planète sur Moscou

Pour la première fois depuis la création des championnats du monde d’athlétisme (1983), la Russie accueille la compétition. Les enjeux, pour ce pays qui est appelé à organiser des évènements majeurs, notamment les Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi en 2014 et la Coupe du monde de football en 2018, sont importants. Entres polémiques et dopage, Moscou va être surveillée de près.

Les 14e Mondiaux d'athlétisme rassembleront, du 10 au 18 août dans la capitale russe, environ 2 000 concurrents qui représenteront un peu plus de 200 pays. Ces championnats seront l'un des événements sportifs les plus retransmis dans le monde. Devant tous ces téléspectateurs, le moment fort restera encore le 100 mètres avec l’inévitable Usain Bolt, toujours plus esseulé dans la quête de cette médaille d'or.

Des cas de dopage qui ont sonné le monde de l’athlétisme

Débarrassé de ses principaux adversaires pour dopage ou sur blessure, Usain Bolt se prépare à reconquérir le titre mondial du 100 m, et tripler la mise sur 200 m. Seul un faux départ, aussi inattendu que celui de Daegu (Corée du Sud) en 2011, peut venir troubler la domination du sextuple champion olympique de sprint.

L'actualité s'est chargée de vider les couloirs qui l'entourent, avec en prime une folle accélération ces dernières semaines. Le 14 juillet dernier, Bolt a pris quelques longueurs d'avance supplémentaires sur la concurrence avec l'annonce des contrôles positifs de l'Américain Tyson Gay et du Jamaïcain Asafa Powell (qui n'était de toute façon pas qualifié en individuel). Trois jours plus tard, Yohan Blake, son dauphin des JO et partenaire d'entraînement, insuffisamment remis d'une blessure à la cuisse droite, a jeté l’éponge. Bolt n'affrontera pas ses principaux rivaux par la force des choses.

Les révélations de ces dernières semaines des contrôles positifs des rois du sprint, ainsi que l'athlète jamaïcaine Veronica Campbell-Brown, ont sonné l’athlétisme. Les Mondiaux de Moscou ne débutent pas dans les meilleures conditions. Jeudi 8 août, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a approuvé le passage de deux à quatre ans de suspension en cas d'usage de produits dopants lourds, en lien avec le prochain code mondial antidopage qui entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Désormais, même les athlètes kényans sont montrés du doigt. Leur talent naturel est désormais suspecté et l'IAAF a effectué des contrôles sanguins au Kenya.

Daria Pishchalnikova, suspendue 10 ans

« Le nouveau code de l'Agence mondiale antidopage reflètera notre ferme volonté de renforcer les sanctions, et l'IAAF reviendra donc à quatre ans de suspension pour des cas graves d'usage de produits dopants », écrit la fédération dans un communiqué, précisant que la proposition a été adoptée par acclamations.

« Nous évoluons et opérons dans un système global, nous devons coopérer avec les organismes publics », a expliqué jeudi 8 août lors d'une conférence de presse le président de l'IAAF, Lamine Diack. « A la veille des Mondiaux, c’est difficile de voir des affaires de dopage arriver. On aurait préféré qu’il y ait ici un affrontement Bolt-Gay, mais personne ne peut douter de notre détermination à lutter, même si on ne parviendra jamais à éliminer la triche », résume Lamine Diack.

Et la triche est toujours un sujet d'actualité pour les athlètes russes. Les cas de dopage se sont accélérés ces dernières années après l’instauration du passeport biologique. Mais l’Agence nationale russe contre le dopage (Rusada) a vu le jour il y a seulement trois ans… Depuis, près de 40 athlètes russes ont été suspendus pour dopage. Parmi eux, quelques grands noms, comme la championne olympique 2004 du marteau Olga Kuzenkova et la médaillée d’argent des JO 2012 au disque Daria Pishchalnikova, suspendue 10 ans pour un deuxième contrôle antidopage positif en mai 2012, juste avant le rendez-vous olympique de Londres.

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