Felipe Contepomi: «la France est redevenue une équipe très forte»

Ce samedi 17 novembre 2012, le XV de France reçoit, à Lille, les Pumas argentins (20h  TU). L’ancien capitaine de la sélection argentine, Felipe Contepomi, qui s’est blessé au genou samedi dernier face au Pays de Galles, nous donne son avis sur l’équipe de France, le retour de Frédéric Michalak et les confrontations entre ces deux nations. Entretien.

RFI : Qu’est-ce que vous avez pensé du match de l’équipe de France face à l’Australie samedi dernier (victoire des Français 33-6)?
Felipe Contepomi : La France a très très bien joué. C’est une équipe en confiance, qui a été très bonne dans le domaine de la conquête, mais aussi défensivement. J’espère que l’équipe d’Argentine, qui est également en confiance, sera un adversaire plus solide que l’Australie qui a très mal joué. Mais à la décharge des Australiens, il faut tout de même dire que le France a joué un match extraordinaire!

La belle prestation de Frédéric Michalak vous a-t-elle surpris?
Pour des bons joueurs comme Frédéric (Michalak), c’est normal. On peut avoir une ou deux années où l’on passe à côté, mais ce sont des joueurs qui ont une qualité exceptionnelle, qui ont commencé à jouer très jeune et ont démontré leur valeur. Frédéric est parti dans l’hémisphère sud, il a accumulé beaucoup d’expérience là-bas. Il est revenu dans une équipe en confiance (Toulon) et a réalisé de très bons matchs. C’est normal qu’il soit à ce niveau-là. C’est un joueur extraordinaire à voir évoluer lorsqu’il est bien mentalement.

Vous nous parlez de Toulon. C’est justement votre ancien club (avant de rejoindre le Stade Français). Vous avez donc évolué sous les ordres de Philippe Saint-André, qui est dorénavant le sélectionneur du XV de France. Qu’est-ce que vous a apporté Philippe Saint-André en tant que joueur?
Malheureusement, lorsque j’étais à Toulon, je récupérais d’une blessure à un genou. Du coup, je n’ai pas beaucoup joué là-bas. Mais je sais que Philippe est un entraîneur qui prête beaucoup d’attention à la conquête, au système défensif. Il recherche l’efficacité avec ses équipes. C’est ce qu’on peut voir avec l’équipe de France qui a été très efficace contre l’Australie. C’est redevenu une équipe très forte.

Les Pumas réussissent toujours de belles performances face aux Français. Pourquoi, selon vous ?
C’est simple : il y a beaucoup de joueurs argentins qui évoluent en France et qui connaissent donc très bien les joueurs qui composent l’équipe de France. Quand on joue face à d’autres équipes, on peut parfois être surpris. Mais contre la France, il n’y a pas de surprises parce qu’on connaît bien les joueurs, on connaît bien les systèmes. Quand tu joues tous les week-ends contre ces joueurs-là, tu te dis : « Pourquoi ne pas les battre avec l’équipe nationale ? »

Vous allez manquer cette rencontre à cause de cette blessure aux ligaments du genou droit. Mais si vous l’aviez disputée, qu’est-ce que vous auriez dit à vos coéquipiers avant de débuter la rencontre?
C’est simple : en ce moment l’équipe d’Argentine essaye de progresser. On est en phase d’apprentissage et de développement. On cherche à améliorer notre jeu, nos systèmes de jeu. Face à l’équipe de France on peut faire un pas en avant. Un bon résultat, ce serait bien. Mais le plus important, c’est de se montrer compétitif face à l’équipe qui est probablement la plus en forme en ce moment dans l’hémisphère Nord.

Suite à votre blessure, vous allez être indisponible les quatre prochains mois. Comment envisagez-vous votre avenir en club et en sélection, alors que vous avez maintenant 35 ans?
A mon âge, on avise semaine après semaine. Le plus important pour l’instant c’est de bien me remettre de cette blessure, de bien soigner ce genou. Je me trouvais en forme physiquement au mois de novembre. Cette blessure tombe mal. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir lors des quelques minutes que j’ai disputé face au Pays de Galles. Bien entendu, je souhaite revenir le plus vite et le plus fort possible pour jouer avec le Stade Français. Après, on verra. Si je retrouve un bon niveau, je parlerai avec l’entraîneur argentin. On verra s’il souhaite me convoquer ou pas. Pour l’instant, je ne pense pas vraiment à ça, mais plutôt à revenir le plus vite possible pour rejouer avec mon club.

Retrouvez la première partie de l'entretien avec Felipe Contepomi sur le rugby argentin.

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