Il y a eu le fiasco de Knysna en 2010. A Kircha en Ukraine, il peut y avoir une nouvelle légende pour les Bleus. Comme pour exorciser le souvenir difficile du Mondial 2010, le bus qui a transporté l’équipe de France de l’aéroport de Donetsk vers son camp de base de l’Euro 2012, affichait en grandes lettres : « une nouvelle histoire, un nouveau rêve, un même but ». Tous les ingrédients semblent réunis pour que cela devienne une réalité.
Une reconstruction relativement rapide
Au-delà des chiffres éloquents sous l’ère Blanc – 21 matches sans défaite – , les Bleus abordent cet Euro 2012 dans des conditions de supériorité technique, tactique, physique et mentale par rapport à leur récent passé. On se souvient du premier match de l’équipe de France de Laurent Blanc, le 11 août 2010. Cela avait débuté par une défaite 2-1 en Norvège, les Bleus étaient encore sous le choc de leur humiliation en Afrique du Sud. Le chantier paraissait immense, le fossé quasi incomblable.
Une équipe avec un fond de jeu
Cette équipe de France qui vient d’atterrir à l’Euro inspire confiance. Elle joue bien avec le ballon et elle obtient des résultats. Les trois derniers matches de préparation, l’ont encore démontré. La France a marqué 9 buts et encaissé deux. La France affiche enfin, et c’est le plus important, un onze-type ainsi qu’un schéma-type. Elle évoluera en 4-3-3 après avoir expérimenté sans conviction le 4-2-3-1. L’excellent état de forme des attaquants Benzema, Ribéry et Nasri, voire leur grande complicité, a contribué à ce choix tactique. Au milieu, la même solidité d’un autre trio, s’affiche malgré la blessure inopinée mais très provisoire de Mvila. Alou Diarra, flanqué de Malouda et de Cabay, accomplit parfaitement sa mission. D’ailleurs toute l’équipe bis sur le banc des remplaçants s’avère d’une grande qualité et constitue l’autre atout majeur du groupe France.
La défense pourra mieux faire
Dès son premier match il y a deux ans, contre la Norvège, Laurent Blanc a pu mesurer la fragilité de sa défense qui lui a valu une défaite. Cette incertitude l’aura suivi tout au long de son parcours avec les Bleus jusqu’à l’arrivée à l’Euro. C’est le seul point faible du sélectionneur de France aujourd’hui, au vu des hésitations du duo central Rami-Mexès notamment contre l’Islande et l’Estonie. Peut-être que la faiblesse supposée des adversaires avait-elle fait baisser la garde des défenseurs français. Il faut espérer qu’à l’Euro, la concentration sera maximale et que la défense des Bleus se mettra au diapason avec le haut niveau de la compétition. Outre l’Angleterre que les Bleus affronteront dès leur premier match, la Suède et l’Ukraine, pays hôte, font aussi partie de leur groupe. « L'objectif de l'équipe de France, c'est d'être présente en quart de finale », a rappelé le sélectionneur Laurent Blanc avant le départ pour l’Ukraine. Difficile tout de même d’empêcher les supporters des Bleus d’avoir de bien plus grandes ambitions…