L’icône vacille. Et pourrait même tomber de haut, après 32 ans de carrière sur les routes du monde. Selon L’Equipe, Jeannie Longo a manqué à ses obligations concernant les contrôles antidopage. Elle devrait être convoquée par la Fédération française de cyclisme (FFC) prochainement, qui statuera sur une éventuelle sanction. Celle-ci peut aller de trois mois à deux ans, une durée maximale qui pourrait donner un sérieux coup d’arrêt à sa carrière, si ce n’est, y mettre un terme.
Afin de permettre des contrôles antidopage inopinés, censés permettre de mieux lutter contre ce type de triche, les sportifs d’un groupe-cible, dont fait partie Longo cette année, doivent indiquer à l’AFLD chaque trimestre où ils se trouveront chaque jour des trois mois à suivre, de 6 heures à 23 heures, avec un créneau préférentiel. Des obligations draconiennes, qui ont récemment coûté sa place à la Coupe du monde dans le XV de France à Yoann Huget.
Exemplarité sportive
« Elle a été contrôlée plus qu'aucun autre athlète au monde sans que jamais les résultats laissent le moindre doute sur son exemplarité sportive », a fait valoir l’avocat de Jeannie Longo dans un communiqué vendredi 9 septembre. Reste que, selon L’Equipe, la championne ne se serait pas soumise à ses obligations ces derniers mois. D’abord, elle aurait donné par deux fois des informations trop imprécises. Puis, le 20 juin, elle n’était pas présentée à son lieu d’entraînement aux Etats-Unis, ainsi qu’elle l’avait pourtant indiqué. Or, ce jour-là, des agents de l’Agence américaine antidopage (USADA), mandaté par l’AFLD, se sont rendus sur place dans l’optique de la contrôler. Et le règlement prévoit qu’après trois manquements de localisation, le sportif risque une sanction.
En somme, Jeannie Longo aurait reçu trois courriers recommandés de l’AFLD lui signifiant ses manquements. Et conséquence, l’agence a transmis à la FFC un constat d’infraction. La Grenobloise devrait être prochainement convoquée par la FFC. La date est encore inconnue, mais elle sera importante, puisqu’elle marquera le début d’une éventuelle période de suspension. La championne estime avoir appris l’information par la presse, et fait valoir qu’elle fait « confiance à la FFC pour considérer sa situation de manière impartiale et objective».
Cache-cache
Le quotidien L’Equipe rappelle par ailleurs que Jeannie Longo n’a jamais été très enthousiaste à l’idée de transmettre ses données de localisation à l’avance. « La carrière de Jeannie Longo ressemble à une parie de cache-cache », estime le journal, alors que la coureuse n’a ni téléphone portable ni ordinateur. En août 2008, avant les Jeux Olympiques de Pékin, elle disait d’ailleurs qu’elle était « une hors-la loi » qui « déteste les systèmes », jugeant qu’on « est dans une société Big Brother ». Connue pour se tenir loin du monde, et, même en compétition officielle, loger dans des hôtels éloignés de ceux où résident ses coéquipière ou ses adversaires, Jeannie Longo a un profil qui risque de faire s’accroître les doutes qui pèsent sur elle.
L’affaire compromet par ailleurs sérieusement sa participation aux mondiaux de cyclisme de Copenhague, prévus du 19 au 25 septembre 2011. Et pourrait également remettre en cause sa présence aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, qui doivent être sa huitième participation à ce grand rendez-vous. Un record, comme tant d’autres que détient la cycliste, désormais face à un tout autre challenge que ceux qu’elle a l’habitude de relever.