A 33 ans, Raul a retrouvé toutes ses dents de renard des surfaces. L’attaquant espagnol, meilleur buteur de l’histoire de la Ligue des champions (68 buts en 140 apparitions, série en cours), semble enfin avoir pris ses marques en Allemagne, à Schalke 04. En témoigne son triplé face au Werder Brême (4-0), ce samedi 20 novembre 2010, après des débuts poussifs en Bundesliga. Un signe favorable avant de défier l'Olympique lyonnais en Ligue des champions, dans une rencontre où la victoire sera presque impérative.
L’ex-vedette de l’équipe d’Espagne, transférée cet été du Real Madrid, avait dû attendre la 6e journée pour faire trembler les filets avant de réussir un doublé contre le promu Sankt-Pauli (11e journée), puis un coup du chapeau contre un Werder en crise. Il ne boudait pas pour autant son plaisir à l’issue de la partie dédiant cette réussite à trois de ses enfants : « Nos jumeaux Hector et Matteo viennent de fêter leur anniversaire et c'était celui d'Hugo, samedi. Je m'étais fixé comme objectif d'inscrire un but et de leur dédier, mais je crois qu'ils sont satisfaits, puisqu'ils ont chacun leur but. »
Raul Gonzalez Blanco savourait aussi, plus simplement, la courbe de performance de son équipe qui épouse la sienne : « C'est toujours particulier de marquer trois buts, mais ce que je retiens aussi c'est qu'on commence à jouer vraiment comme une équipe comme on l'a montré avec autorité en seconde période. »
Des débuts difficiles
Schalke 04 reste toutefois 15e de Bundesliga et à portée des relégables après le pire début de saison de son histoire. Une incongruité pour le vice-champion d’Allemagne, mais qui s’explique par les nombreux mouvements à l’intersaison : quinze joueurs sont partis et quatorze sont arrivés. Conséquence : le très autoritaire entraîneur, Felix Magath, a tâtonné pour trouver la formule adéquate. D’autant que les deux anciens du Real, Raul et Christopher Metzelder, ont peiné à s’imposer comme patrons de l’attaque et de la défense des « Mineurs ».
Raul, du haut de ses seize saisons, 228 buts en 550 matches en Liga, a concentré l’essentiel des critiques, accusé par une partie de la presse allemande d’être venu en préretraite dans la Ruhr. C’est que, depuis 2004, l’ex-talent précoce du football espagnol, n’est plus aussi tranchant et n’a pas pris part aux titres de champions d’Europe 2008 et du monde 2010 avec la Roja. Une usure tout aussi précoce mais qui s’explique par un début de carrière en 1994, dès l’âge de 17 ans et 4 mois.
Alors Raul ne remontera pas le temps mais se souviendra peut-être que son dernier but inscrit face à un club français date du 6 avril 2004. C’était face à l’AS Monaco, en quart de finale retour de la Ligue des champions. Les statistiques ne plaident pas en sa faveur contre les équipes de l'Hexagone. D’autant que le Madrilène n’a jamais fait trembler les filets de Lyon malgré les nombreuses confrontations entre l’OL et le Real en C1, ces dernières années. Raul a toutefois inscrit tous ses buts à la Veltins-Arena de Gelsenkirchen. Là où les Gones tenteront d’arracher leur qualification pour les 8es de finale de la Ligue des champions, ce mercredi 24 novembre 2010. Manuel Neuer, le gardien allemand, prévient : « Raul joue de mieux en mieux, c'est pour cela que je crois qu'il va marquer aussi contre Lyon. »
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