L’édition du Sunday Times datée du 17 octobre 2010 avait déclenché une bombe à retardement au siège de la FIFA. Dans une enquête publiée par le journal britannique et intitulée « Coupe du monde : des votes à vendre », on apprenait en effet que deux membres du comité de la Fédération internationale de football avaient tenté de monnayer leurs votes pour la désignation des pays-hôtes pour les Coupes du monde 2018 et 2022. La FIFA a souhaité désamorcer l’affaire en annonçant, ce mercredi 20 octobre 2010, la suspension des deux suspects.
Piégé par une caméra cachée, le Tahitien Reynald Temarii, vice-président de la FIFA et président de la Confédération océanique de football, aurait demandé 1,6 million d’euros contre son vote, dans le but de financer une académie de sports. Il affirmerait également dans l’enregistrement avoir déjà eu deux propositions de candidats à l’organisation du Mondial. Le Nigérian Amos Adamu, membre du comité exécutif de la Fédération internationale, aurait lui réclamé 570 000 pour un « projet personnel ».
Trente jours de suspension
Si ce dernier n’a pas encore réagi à ces accusations, Reynald Temarii est, en revanche, immédiatement monté au créneau. « Je suis 100% certain de mon intégrité. Je prouverai que je suis un honnête homme, a-t-il affirmé ce mardi sur le site internet Insideworldfootball.biz. Vous n’avez entendu que 15 secondes de l’enregistrement. Peut-être devriez-vous écouter les 45 minutes, ainsi vous comprendrez mieux. »
Cela n’a pourtant pas empêché la commission d’éthique de la FIFA (qui a dit s’être procurée le fichier via le Sunday Times) de suspendre les deux membres ainsi que quatre officiels (Slim Aloulou, Amadou Diakite, Ahongalu Fusimalohi et Ismael Bhamjee) « en relation avec le processus de désignation des villes hôtes pour les Mondiaux en 2018 et 2022 » pour une durée de trente jours avec possible prolongation de vingt jours.
« Le bon côté [dans cette affaire] est que nous avons réagi immédiatement » aux allégations de corruption, s’est réjoui Joseph Blatter, le président de l’institution organisant le football mondial. Une enquête interne a été lancée mais la désignation des pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022 reste prévue pour le 2 décembre prochain, à Zurich.