Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
«Coupe du monde: des votes à vendre», c’est sous ce titre dévastateur que le Sunday Times affirme avoir démasqué un grave scandale de corruption. Se faisant passer pour des lobbyistes du dossier américain, deux de ses journalistes ont réussi à filmer en caméra cachée, Amos Adamu, un membre nigérian du comité exécutif de la Fifa qui, à mots à peine couverts, se dit prêt à voter pour la candidature des USA au Mondial de 2022 en échange de 570 000 euros. Sur un autre enregistrement on voit cette fois le représentant tahitien Reynald Temarii, président de la Confédération océanique, affirmer que deux autres candidats à l'organisation du Mondial auraient déjà offert de l'argent à l'Océanie pour obtenir son vote et il demande, lui 1,6 million d’euros afin de financer la création d’une académie de sports…
Plongée dans un profond embarras la Fédération va désormais mener sa propre enquête et a déjà demandé au journal britannique d’avoir accès aux éléments qui ont permis de publier l’article. Elle envisagerait même, en attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire, de différer le vote du 2 décembre prochain.