A J - 7 du Mondial, les Bleus se cherchent toujours

L’équipe de France a perdu 1-0 son dernier match de préparation à la Coupe du monde face à la Chine sur l’île de la Réunion. Bien que dominateurs, les Bleus ont encore manqué de réalisme et de précision. Dans une semaine, ils affronteront l’Uruguay au Cap sans aucune certitude.

Si l’on ne doit s’en tenir qu’aux résultats, plus ça va, moins ça va pour l’équipe de France. Vainqueurs à l’arraché 2-1 du Costa Rica à Lens le 26 juin, tenus en échec par la Tunisie à Radès le 30, les Bleus ont perdu leur dernier match de préparation 1-0 vendredi contre la Chine à Saint-Pierre de la Réunion. Par trois fois, Raymond Domenech a démarré la rencontre dans un schéma de jeu en 4-3-3 avec les mêmes dix joueurs de champ. On n’a cependant pas le sentiment que l’équipe ait beaucoup avancé.

LA DEFENSE
Hugo Lloris n’a pratiquement rien eu à faire face aux Chinois. Il est resté vigilant jusqu’au coup franc marqué par Deng Zhuoxiang à la 68e mn. Bien que fautif sur l’action, le gardien de l’OL est l’une des premières victimes officielles de Jabulani, le ballon de la Coupe du monde aux trajectoires imprévisibles. Devant lui, Bacary Sagna n’a jamais été mis en difficulté. Il a été remplacé par Anthony Réveillère dès la 46e mn.

Pour sa première apparition depuis 2005 en sélection, le Lyonnais a fait une 2e mi-temps sobre et sérieuse. La charnière Gallas-Abidal a rarement été sollicitée et le premier nommé en a profité pour monter régulièrement sur les coups de pieds arrêtés offensifs. C’est d’ailleurs le Français qui s’est créé le plus d’occasion dans cette rencontre, dont un but marqué en position de hors-jeu. Ce n’est pas forcément bon signe. Patrice Evra a tenté de se mêler aux phases offensives mais toujours pas avec le même bonheur qu’à Manchester.

LE MILIEU
On a senti l’équipe faire des efforts pour que le jeu penche moins à gauche que lors des deux matchs précédents mais il manque encore à l’entrejeu français un pouvoir d’accélération. Les automatismes avec les attaquants restent à travailler, une évidence au regard du nombre de bons ballons qui n’ont pas été exploités, faute de précision dans le dernier geste ou d’appels appropriés. Jérémie Toulalan a suppléé plusieurs fois la défense mais il n’a pas créé de surnombre sur les phases offensives.

Yoann Gourcuff reste le seul Français à prendre sa chance de loin mais sa relation technique avec les attaquants n’est toujours pas concluante. Florent Malouda a cherché des solutions tant à gauche qu’à droite sans réellement se montrer décisif. Entré à l’heure de jeu, Abou Diaby a prouvé qu’il avait certainement sa place dans cette équipe mais on voit mal le sélectionneur lui en trouver une dans son onze de départ, sauf à chambouler le plan échafaudé depuis le début de la préparation.

L’ATTAQUE
C’est le secteur de jeu où les vérités des deux premiers matchs n’ont pas été démenties. Si l’on prend en compte le fameux France-Eire de la mi-novembre et le France-Espagne du début mars, voilà cinq matchs que les attaquants français n’ont pas trouvé le chemin des filets. Il y a eu un gâchis considérable dans cette rencontre où l’on ne compte plus les centres qui n’ont pas trouvé preneur.

Franck Ribéry reste bien l’homme en forme de l’équipe de France. Son enthousiasme s’exprime parfois au détriment de sa lucidité mais il demeure le seul Français à faire vraiment des différences dans les espaces ou balle au pied. Aligné pour ses qualités de premier défenseur, Sidney Govou n’a encore rien apporté sur le plan offensif dans une partie où la France a pourtant eu le monopole du ballon et où la consigne de varier les attaques a été respectée.

Nicolas Anelka a encore trop décroché mais quelques-uns de ses appels n’ont pas été récompensés. Il est toutefois difficile pour un avant-centre de marquer quand il n’est pas dans la surface. Lancés dans la rencontre après l’heure de jeu, André-Pierre Gignac, Thierry Henry et Mathieu Valbuena ont tenté de forcer la décision mais sans réussite. A voir le rendement peu concluant de leurs concurrents directs, ils peuvent se dire qu’ils gardent leurs chances intactes de fouler les pelouses d’Afrique du Sud.

CONCLUSION
Plus la Coupe du monde approche est moins l’équipe de France a de certitudes. Faute d’avoir été testé auparavant, le 4-3-3 des Bleus n’est pas encore au point et il ne reste plus qu’une semaine pour le rendre performant. Ou pour tout revoir. Ce constat est d’autant plus alarmant que les adversaires de la France, l’Uruguay, le Mexique et l’Afrique du Sud, semblent progresser au fil des matchs de préparation. On aimerait pouvoir en dire autant des Bleus.

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