Les nanoplastiques peuplent la Méditerranée. Un million de fois plus petits qu'une miette de pain. Ils sont issus de la fragmentation des tonnes de plastiques rejetés en mer. Alexandra Ter Halle, chimiste au CNRS et responsable de la mission, dresse un portrait inquiétant de la situation :
« Chaque jour, quand on met un filet à l’eau, on ressort du plastique. Je travaille sur les nanoplastiques, parce qu’il y a vraiment un défi scientifique, à comprendre leur formation et voir comment ils se forment dans l’environnement et ce qu’ils deviennent. Et puis, il y a une potentialité de toxicité qui est importante avec les nanoplastiques. »
Possibilité de perturber les écosystèmes
Et ces morceaux de plastiques sont des nids à bactéries sur lesquelles travaillent Jean-François Ghiglione : « Déjà, identifier en Méditerranée des bactéries qui sont pathogènes, donc qui donnent des maladies à certains animaux notamment à certains poissons. »
En plus ces morceaux de plastiques transportent ces bactéries au gré du courant : « Là, on a affaire à une pollution générale avec des radeaux qui vont aller partout. Et donc c’est une nouvelle pollution qu’on n’imaginait pas. Et aujourd’hui on a très, très peur qu’un organisme passe d’un endroit à un autre, parce que ça peut perturber d’une manière importante tout un écosystème, parce qu’il va s’installer là-bas, alors que normalement il ne doit pas s’y installer. »
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Pour ces chercheurs c'est notre système de consommation qui doit être repensé. Près de 80% des déchets plastiques en mer sont d’origine terrestre