Avec notre envoyé spécial à Amsterdam, Simon Rozé
Six milliards de dollars par an, c'est ce qui manque, selon l'Onusida, pour parvenir aux objectifs de contrôle de la maladie fixés en 2020. En cause, notamment, un manque d'engagement des principaux pays donateurs, estime la spécialiste des politiques de santé Jennifer Kates de la fondation Kaiser.
« La majorité des gouvernements qui financent la lutte ont diminué leurs dépenses en 2017. Sans de nouveaux engagements, on s'attend à ce que cette diminution se poursuive. Qu'est-ce que cela signifie ? Même un léger retard dans l'atteinte des objectifs entraînerait des millions de nouvelles infections et de décès », explique-t-elle.
La lutte pourrait régresser au Malawi
En effet, ces discussions dans des congrès sur des milliards de dollars de dépenses ont un impact réel, sur le terrain.
Eric Ntsheka est membre du réseau des personnes vivant avec le VIH au Malawi :« Aujourd'hui, au Malawi, on a plus de 750 000 personnes sous traitement antirétroviral. Un financement qui stagne impliquerait que le pays ne pourrait pas mettre en place un suivi de la charge virale. Ça veut dire que les gens ne pourront pas savoir si le virus est contrôlé dans leur organisme ou non. Cela provoquerait une reprise de l'épidémie. Tous les efforts du Malawi seraient perdus. »
L'enjeu du financement et de ses impacts a été sur toutes les lèvres durant la conférence internationale sur le sida cette semaine, sans annonce majeure. Pour cela, il faudra attendre le prochain rendez-vous spécifiquement dédié à cette question, fin 2019.