A chaque arbre, sa stratégie propre. Certains ont tout simplement la « peau dure ». Le feu ne parvient pas à pénétrer jusqu’aux tissus vivant du tronc, explique Xavier Morin, chercheur en écologie forestière au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS : « Le chêne-liège, par exemple, a développé une écorce très épaisse qui lui permet de résister, de survivre à des feux de surface en forêt. »
Pour survivre aux incendies : la régénération
De nombreuses espèces s'adaptent en se régénérant, une fois que le feu est passé. Un exemple surprenant: le pin d'Alep, une espèce qui repousse rapidement et qui a même besoin du feu pour se reproduire: « Dans les cônes, les graines sont contenues dans des gaines de résine qui fondent sous l'effet du feu : c'est ça qui libère les graines après le passage de l'incendie. Là, c'est vraiment l'exemple d'une espèce qui s'est adaptée au feu au niveau même de son processus de régénération. »
D'autres exemples de régénération : les souches de certains arbres produisent directement de nouvelles pousses : « A partir de la source brûlée, étant donné que le système racinaire est intact, l'arbre refait des tiges rapidement. Là, c'est typiquement le cas, en zone méditerranéenne, des chênes verts, des chênes kermès ou encore de l'arbousier. »
Le cas extrême : la végétation se transforme
Grâce à ces mécanismes, les forêts ne meurent donc pas. Des études ont montré que, le plus souvent, les forêts méditerranéennes repoussent même à l'identique. Sauf si la fréquence des incendies augmente, et c'est l'un des effets du changement climatiques, explique Xavier Morin: « Dans ces cas extrêmes, on peut même faire basculer le système écologique. Certaines espèces ne pourront plus se régénérer et certaines forêts vont donc évoluer vers d'autres types de formations végétales comme les maquis ou les garrigues. »