« Les antibiotiques, c'est pas automatique ». L'antienne est connue, et pourtant elle est peu appliquée. Les Français consomment en effet de plus en plus d'antibiotiques et notamment des médicaments qu'on appelle « à large spectre », des médicaments efficaces contre une grande variété de bactéries, mais qui seront prescrit pour traiter une maladie bien précise. C'est comme utiliser une lance à incendie pour éteindre un feu de cheminée : c'est efficace, voire un peu trop.
Par conséquent, les bactéries s'adaptent et les traitements deviennent inefficaces. Un phénomène appelé l'antibiorésistance. Il est inquiétant, certaines bactéries étant devenues résistantes à la quasi totalité des antibiotiques utilisés aujourd'hui. A tel point que certains spécialistes craignent qu'on ne pénètre dans une ère qualifiée de « post-antibiotique », une ère où ces derniers ne seront plus d'aucune efficacité ...
En France, 160 000 patients par an contractent une infection causée par des bactéries résistantes. Ils sont 13 000 à en mourir. Des chiffres élevés qui entraînent une réaction de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui a annoncé la mise en place d'un plan national contre l'antibiorésistance. La recette est simple : prescrire moins d'antibiotiques. L'objectif est de diminuer leur consommation d'un quart d'ici 2017 pour passer en dessous de la barre des 10 000 décès par an, à la même échéance.
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