François Hollande lance le compte à rebours de la COP21

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), dont le compte à rebours est lancé ce jeudi 10 septembre par le président Hollande, devra déboucher sur un nouvel accord qui remplacera le protocole de Kyoto, avec pour objectif de limiter à 2° l’augmentation de la température globale de la planète d’ici 2100. La température moyenne du globe a déjà augmenté de 0,7 degré en un siècle, et les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. L'enjeu est donc de taille. La réunion se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre.

Parmi les 195 pays qui participent à la Conférence climat, aucun ne nie aujourd’hui la responsabilité humaine dans ce processus de changements climatiques causés par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, elle-même causée principalement par l’utilisation des énergies fossiles comme le charbon et le pétrole.

Pourtant, les négociations avancent lentement : d’un côté, les pays industrialisés, qui sont les premiers responsables, renâclent à financer l’adaptation des pays vulnérables ; de l’autre, les pays producteurs de pétrole reculent devant le remplacement des énergies fossiles par les énergies renouvelables. Quant aux pays émergents, leur position est la suivante : faire des efforts, c’est possible, mais sans entraver la croissance.

Or, nous sommes aujourd’hui à moins de trois mois de la Conférence de Paris. Le texte est loin d’être finalisé et les ONG craignent que cet accord, qui sera appliqué en 2020, soit un accord a minima, sans effet réel sur le réchauffement du climat qui, dans l’histoire de la Terre, n’a jamais été aussi rapide. Il reste encore une semaine de négociations à Bonn, en octobre, pour élaborer un texte d’accord qui fasse consensus.

Un lancement très officiel

Ce jeudi, quoi qu'il en soit, l’Elysée lance officiellement l’événement : ouverture par Manuel Valls, allocution de fin par François Hollande. Une séquence de plus de deux heures avec mobilisation de la société civile (ONG, entreprises, syndicats, etc.). Cet événement est aussi un moyen pour le président de s’afficher en tant qu’écologiste pour mieux, espère-t-il, convaincre cet électorat pour la présidentielle. Un tapis vert remplacera d'ailleurs le classique tapis rouge sur les marches et dans la cour de l’Elysée. Un symbole et aussi une première.

Les services du protocole, bousculés dans leurs habitudes, confie-t-on à la présidence, se sont arraché les cheveux. Tant pis pour les usages, la stratégie est arrêtée depuis des mois : « Colorer la fin du mandat du président en vert ». La formule est d’un conseiller. Le calendrier aussi est précis. Il faut un succès à la Conférence pour le climat en décembre et après les régionales, dès le mois de janvier 2016, faire entrer dans un gouvernement de combat pour la présidentielle les écologistes « hollando-compatibles ».

Cet affichage d’une majorité rose-vert, même pâle, n’est en tout cas pas ce qui empêchera une candidature écologiste à la présidentielle. Cécile Duflot sort un livre ce jeudi et fait savoir qu’elle se prépare pour 2017. L’un de ses proches en est sûr, « les électeurs préfèreront toujours l’original à la copie ». La conversion du président à la cause climatique est en tout cas récente, et cela n’est pas toujours sa priorité : cette matinée de mobilisation pour le climat était prévue originellement le 24 juin dernier, mais François Hollande avait préféré lancer ce jour-là la candidature de Paris pour les Jeux olympiques.

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