L'Australie a reçu par erreur du bacille de charbon américain

L'armée américaine a envoyé des échantillons de bacille du charbon (anthrax en anglais) à 24 laboratoires dont un en Corée du Sud, entre mars 2014 et avril 2015. Le problème est que les bacilles de charbon n'avaient pas été désactivées par irradiation comme le veut la procédure. C'est un laboratoire commercial américain qui a alerté le Pentagone il y a trois jours. Une enquête a été ouverte, et on a découvert une autre erreur : en 2008, l'armée américaine a envoyé des bacilles de charbon en Australie - là encore, actifs, au lieu d'être désactivés. Mais Canberra tente de minimiser l'incident.

Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue

Elle se dit totalement rassurée par le Pentagone : Julie Bishop, la ministre des Affaires étrangères affirme que le lot de bacilles de charbon actifs ne représente aucun danger. L'Australie, comme beaucoup de pays, fait des recherches sur ces armes biologiques redoutables dans l'objectif d'améliorer la détection des bacilles d'anthrax, qui sont mortels une fois inhalés.

Selon le ministère australien de la Défense, les laborantins australiens n'ont pas contracté la maladie du charbon en manipulant ces échantillons, donc l'incident est clos. Mais le sénateur indépendant Nick Xenophon a réclamé des explications au gouvernement hier. « Il a fallu 7 ans aux autorités pour nous révéler l'incident, s'est interrogé le responsable politique, alors est-ce qu'on nous cache d'autres choses, avons nous importé d'autres produits mortels en Australie ? ». Et Nick Xenophon d'ironiser : « le gouvernement est capable de détecter la présence illégale des chiens de Johnny Depp sur notre territoire, mais incapable de détecter des produits mortels !  ».

Impassible, Julie Bishop affirme que l'incident n'aura aucune conséquence sur la relation bilatérale avec les États-Unis. Les deux pays ont d'ailleurs renforcé récemment leur coopération militaire.

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