Ce nouveau procédé présenterait une alternative à la fracturation hydraulique qui est interdite en France par la loi Jacob de 2011.
Lors de la fracturation hydraulique, on cherche à fissurer la roche en injectant un liquide sous pression afin de récupérer du pétrole ou du gaz dans des substrats trop denses, où un puits classique ne produirait rien ou presque.
La nouvelle technique remplace le mélange d’eau et d’additifs par du fluoropropane (une forme de propane fluoré) injecté dans la roche, une méthode qui s'accommoderait de micro-forages moins destructeurs pour l'environnement.
Le problème : cette technique n'a jamais été expérimentée à grande échelle. La société qui l'a développée espérait faire de la France sa première zone test.
Le rapport sur la fracturation au fluoropropane enterré par le gouvernement ?
Pour Le Figaro, ce rapport « n’est pas classé secret défense, mais c’est tout comme ». Or, pour ceux qui s'intéressent un peu à ces questions, cette technique de fracturation « propre » et l'enthousiasme d'Arnaud Montebourg pour cette technique n'ont rien de nouveau.
Ainsi, en février 2014 le magazine Reporterre publie un article sur ce sujet. Article signé Sylvain Lapoix, également auteur d’Energies extrêmes. Quatre ans d’enquête sur les gaz de schistes ont inspiré cette bande dessinée.
Les gaz de schiste: un sujet tabou en France ?
Les gaz de schiste divisent beaucoup : chaque partie est retranchée dans son camp et suspecte l'autre d'être de mauvaise foi. Un vrai débat, franc et sincère, est difficile dans ce cas.
D'un côté, il y a ceux qui pensent avant tout aux retombées en termes de croissance économique et d'emploi. Et de l'autre ceux qui voient les désastres écologiques et qui se méfient quand on leur vante une nouvelle technologie « absolument non polluante ». Ainsi, les opposants au gaz de schistes ont rassemblé toute une batterie d'arguments contre cette nouvelle méthode. La production du fluoropropane coûte cher, disent-ils, il y aurait le risque de fuites à tous les stades de la chaîne de sa production. Son utilisation se heurterait aux engagements de l’UE, qui prévoit de réduire l’usage de gaz fluorés de 80% d’ici 2030.
Lors des forages, il y aurait à nouveau un risque de fuites des gaz dans le sous-sol et donc les nappes phréatiques. Et pour finir, le fluoropropane serait un redoutable gaz à effets de serre.
Tous ces arguments, pour et contre, restent à vérifier. Mais il y a une autre thèse qu'on entend de plus en plus, dans le contexte de COP 21, la conférence climat qui aura lieu à Paris en décembre prochain. Beaucoup disent que pour sauver le climat, il faut laisser sous terre une grande partie des réserves de combustibles fossiles. Selon une étude sortie en début d'année, un tiers des réserves de pétrole, la moitié de celles de gaz et plus de 80% de celles de charbon devront rester inexploitées, si l'on veut éviter la surchauffe de la planète.