A Alger, mais aussi à Oran, Boumerdès et Bouira, des manifestants ont apporté, malgré une très forte présence policière, leur soutien aux villes du Sud. « Le gaz de schiste a cristallisé des peurs dans la société algérienne surtout dans le Sud », a expliqué Soufiane Djilali, président du parti d'opposition Jil Djadid qui a manifesté à Alger, avant d’ajouter que « les habitants du Sud sont trop exposés aux risques de fracturation hydraulique que personne ne maitrise » et qu’il y a en même temps « un ras-le-bol généralisé », a-t-il précisé.
Ce mardi, en effet, les considérations sanitaires et écologiques n'étaient pas exemptes de motivations politiques. « Nous avons brisé le mur de la peur et du silence », a résumé de son côté Abderazak Makri, leader du parti islamiste MSP, lui aussi dans la rue à Alger et qui promet de nouvelles actions.
Depuis des semaines, Tamanrasset, Ouargla, mais surtout In Salah, sont mobilisés contre les projets gouvernementaux d'exploiter les gisements de gaz de schiste, au risque de contaminer les immenses ressources en eau dont regorge le sous-sol du sud de l'Algérie.
Lundi, la société civile d'In Salah a demandé au gouvernement un moratoire sur les forages expérimentaux entamés fin décembre. Mais ce mardi en début d'après-midi, dans un message lu en son nom par un conseiller à Oran, le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré qu'il fallait « fructifier » et « tirer profit » de tous les hydrocarbures dont le gaz de schiste.