Le Giec a réalisé l’évaluation la plus complète du changement climatique depuis 2007. Elle doit servir de base scientifique aux responsables politiques dans les négociations internationales qui doivent aboutir fin 2015 à Paris à un accord global.
Le rapport est alarmant. Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevés depuis 800 000 ans. Selon les experts, ces émissions, responsables du réchauffement climatique, doivent être réduites de 40 à 70 % entre 2010 et 2050 et disparaître complètement d’ici 2100.
Pour cela il faudra se détourner massivement des sources d’énergie fossile vers les énergies renouvelables, telles que l’éolien, le solaire ou le nucléaire ; renforcer des économies d’énergie et limiter la déforestation. Sinon le réchauffement du climat continuera de menacer de façon de plus en plus grave la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé de l’humanité.
Ses effets néfastes sont d’ailleurs déjà visibles sur tous les continents. Les océans se sont réchauffés, les quantités de neige et de glace ont diminué, le niveau de la mer est monté et les vagues de chaleur sont plus fréquentes en Europe, en Asie ou en Australie.
La communauté internationale s'est fixée comme objectif de maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C, afin de limiter les impacts du changement climatique déjà à l'œuvre et dont la vitesse est inédite.
Le message est clair : il faut agir vite
« Il faut impérativement agir pour rester sous le seuil acceptable de 2 degrés de réchauffement. Tout ce dont nous avons besoin, c’est la volonté de changer », insistent les auteurs du rapport.
Les ministres français des Affaires étrangères Laurent Fabius et de l'Ecologie Ségolène Royal ont appelé à « une mobilisation universelle et immédiate sur le changement climatique, qui constitue une menace grave pour la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé ».
Pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, « ceux qui décident d'ignorer ou de contester la science [...] nous mettent tous en danger, ainsi que nos enfants et petits-enfants ».
Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, lui, s'est élevé contre « le mythe » selon lequel « agir pour le climat sera couteux ». « Je peux vous dire, a-t-il dit, que ne pas agir coutera plus, et même beaucoup plus ».