« Copernicus » - du nom de l’astronome polonais qui affirmait au XVe siècle que la Terre tourne autour du Soleil - est le premier programme d’observation environnementale dirigé par la Commission européenne. Copernicus, c’est en fait une nuée de satellites dont le premier est lancé par Soyouz ce jeudi soir.
Sentinel-1A est équipé d’un radar de pointe. De son orbite à 700 kilomètres au-dessus de nos têtes, ce premier des 6 satellites du programme a pour mission – comme son nom l’indique – d’observer, de surveiller la surface de la Terre, avec une précision encore inégalée pour un satellite européen. Sentinel peut voir de jour comme de nuit, par-delà les nuages et même sous les feuillages des forêts.
Sentinel-1A ne servira pas qu’aux observations scientifiques puisqu’il est le seul satellite à pouvoir réagir rapidement en cas de catastrophe naturelle : il va survoler la zone sinistrée, puis transmettre des images très précises et mises à jour régulièrement, et ce en une heure à peine après la prise de vue. Il sera donc un outil essentiel en cas de marée noire ou de glissement de terrain, ainsi que pour observer la fonte des glaces.
Rejoint l'an prochain par son jumeau
Sentinel-1A sera bientôt rejoint par Sentinel-1B, son jumeau. Son orbite sera à 180 degrés de celle du premier satellite pour une observation complète de la Terre en six jours. Quatre autres satellites doivent ensuite compléter le programme d’ici 2021.
Sentinel-2 sera dédié à la surveillance des terres et de la couverture végétale, Sentinel-3 se consacrera à l’environnement maritime, et Sentinel- 4 et -5 recueilleront des données climatologiques et météorologiques. Ce dernier satellite sera équipé d’outils permettant de déterminer la concentration des principaux gaz de l’atmosphère, comme l’ozone, le dioxyde de carbone, le méthane, entre autres, ainsi que des gaz à l’état de trace. Les scientifiques pourront ainsi analyser avec précision les sources d’émissions des gaz à effet de serre.
Copernicus est un programme ambitieux qui vise à doter l’Union européenne d’un accès continu indépendant et fiable aux données d’observation de la Terre. Des données qui seront ensuite rendues librement accessibles. D’après une étude de la Commission européenne, qui a financé une partie des 3,2 milliards d'euros déjà absorbés par le programme depuis sa création en 2010, l’exploitation des données devrait générer 80 000 emplois.