« Leurs découvertes ont révolutionné notre compréhension sur la manière dont
les cellules et les organismes se développent », selon le comité Nobel. A l’instar des possibilités qu’offrent les cellules souches embryonnaires, les travaux des deux lauréats ont montré que des cellules adultes pouvaient être reprogrammées. C'est-à-dire que l’on pouvait donner une instruction à une cellule adulte spécialisée afin de la faire revenir à l’état de souche indifférenciée.
La recherche sur les cellules souches embryonnaires est une étape très importante et tout à fait novatrice. De nombreuses avancées ont été constatées dans des domaines comme ceux de la peau ou encore du foie. Les travaux dans les années 60 pour le Britannique, et dans les années 2000 pour le Japonais, ont permis de montrer qu’il était possible de modifier l’évolution des cellules, de les ramener à leur état initial. En 2006, l’équipe du Dr Yamanaka avait réussi par exemple à reprogrammer des cellules de la peau chez la souris. Quant au biologiste Gurdon, ses travaux sur la grenouille ont ouvert la voie au clonage des mammifères.
Lauréats 2009 du prix américain Lasker
John Gurdon et Shinya Yamanaka avaient déjà été récompensés en 2009 par le prestigieux prix Lasker. Les découvertes des deux chercheurs ouvrent la voie à des thérapies de remplacement cellulaire quasiment à la carte. Une façon, par exemple, de remplacer un organe ou de le restaurer sans être obligé de réaliser une greffe, évitant ainsi les inconvénients d’une opération invasive et de ses effets secondaires.
La réversibilité des cellules souches permettant de créer tous types de tissus du corps humain à partir de cellules adultes - sans recourir à un embryon - représente un autre avantage pour les scientifiques, car la technologie est ainsi débarrassée des controverses qui accompagnent les méthodes fondées sur les cellules embryonnaires et qui ont longtemps freiné la recherche dans ce domaine.