Amélioration motrice chez des singes parkinsoniens grâce à des cellules souches

Une équipe de chercheurs japonais de l'université de Kyoto dirigée par le professeur Jun Takahashi a implanté avec succès des cellules souches humaines dans le cerveau de singes souffrant de la maladie de Parkinson. Ces derniers ont fait des progrès notables

Les mouvements involontaires, lents et incontrôlés, les tremblements, et une rigidité et des troubles de la démarche font partie des symptômes courants du syndrome de Parkinson. Quatre singes dont les membres bougeaient spasmodiquement et qui peinaient à contrôler leur corps ont montré des signes d'amélioration dès les trois mois qui ont suivi une intervention chirurgicale.

L'opération a consisté à implanter dans le cerveau de ces animaux des cellules souches embryonnaires humaines et six mois après la transplantation, les quatre primates testés étaient de nouveau capables de marcher dans leur cage, selon les affirmations de Jun Takahashi.

Du singe à l'Homme ...

Au moment de l'implantation, 35% des cellules souches étaient des neurones de type dopamine, et environ un dixième d'entre elles étaient encore vivantes un an après. Afin d'améliorer l'efficacité du traitement, il voudrait faire passer ce taux de survie à 70%. Il espère pouvoir mener cette expérience sur des humains dès 2015 mais, a-t-il expliqué,« nous devons auparavant augmenter le nombre de neurones de type dopamine à implanter, afin de réduire le risque de tumeur (post-opératoire)».

Quand il s'agira de tester l'expérience sur des hommes, les chercheurs pensent utiliser des cellules souches pluripotentes, créées par l'implantation de quatre types de gènes issues des cellules de peau humaine pour les reprogrammer car ces cellules induites ainsi générées reviennent quasiment au stade embryonnaire (non différencié).

  • Si en France le Comité d'éthique reste très vigilant sur l'utilisation de cellules souches embryonnaires, au Japon rien n'interdit l'utilisation de ces cellules pour la recherche scientifique.
  • La maladie de Parkinson est l'une des principales maladies neuro-dégénératives, après la maladie d'Alzheimer. C'est aussi l'une des causes les plus fréquentes de handicap moteur, après les accidents vasculaires cérébraux.

Pour en savoir plus :

Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé

Lire aussi

* / Maladie de Parkinson

- Sagasciences (Cnrs) / Système nerveux

- Les mécanismes de la stimulation cérébrale profonde, Cnrs

- Une nouvelle cible thérapeutique des troubles de la marche, id

- Les effets de la stimulation cérébrale haute fréquence sur les neurones enfin dévoilés, id

* / Cellules souches

- Site universitaire de Jussieu, Paris

Partager :