La première menace est conjoncturelle : la crise économique actuelle peut sérieusement compromettre les progrès accomplis. Pour distribuer des moustiquaires imprégnées d’insecticides, mettre à disposition des médicaments et des tests diagnostiques dans les pays en développement, il faut beaucoup d’argent. Cinq à six milliards de dollars chaque année, selon l’estimation du partenariat mondial baptisé « Roll back Malaria » (Faire reculer le paludisme).
Or l’aide internationale est largement en deçà : elle a atteint 2 milliards de dollars en 2011, et la tendance est à la baisse. Autre danger : l’apparition de résistances aux traitements à base d’artémisinine, un composé dérivé d’une plante chinoise. Des médicaments très efficaces qui ont révolutionné la prise en charge des malades ces dernières années.
Pour l’instant, les foyers de résistance identifiés sont circonscrits à certaines zones de la Thaïlande et du Cambodge. D’autres sont suspectés en Birmanie et au Vietnam. Mais si les parasites résistants se répandent, en particulier en Afrique, c’est tout l’arsenal thérapeutique qui risque de s’avérer inefficace à moyen ou long terme. Quoi qu’il en soit, l’objectif de zéro décès dû au paludisme d’ici 2015 semble hors de portée.