L’an passé à Cancun, le sommet pour le changement climatique avait abouti à des avancées certes embryonnaires mais néanmoins certaines, notamment avec la création d’un fonds vert pour financer la lutte contre le réchauffement. Cette année, l’enjeu est de trouver comment financer ce fonds, mais surtout de redonner vie à l’accord de Kyoto.
Le but ? S'entendre, de manière contraignante, sur un objectif fixé de 2 degrés maximum d’augmentation de la température globale car, selon les climatologues, au-dessus de ce seuil, l'emballement climatique serait irréversible et dangereux.
Pour Hervé le Treut, spécialiste du climat au CNRS, il est déjà tard. Selon lui, même si on cessait toute émission de gaz à effet de serre maintenant, le but serait difficile à atteindre ...
La difficulté vient notamment des tensions entre pays industrialisés et pays émergents. Ces derniers ne veulent pas freiner leur industrialisation alors que les premiers polluent depuis le début de l’ère industrielle. Du coup, l’Afrique du Sud justement, où se tient le sommet, veut doubler son approvisionnement en énergie d’ici 20 ans et compte avant tout sur les centrales au charbon qui sont les moins chères mais également les plus polluantes ...
Il en va de même pour l’Inde qui veut amener à 65% sa part d’énergie au charbon, ce qui représente un réel problème, selon Sébastien Blavier.
L'Inde a déjà construit 55 centrales à charbon depuis 2007. Elle en prévoit 100 nouvelles dans les dix années à venir. Pourtant, l’OCDE est relativement optimiste.
Des efforts sont particulièrement observés du côté de la Chine, premier émetteur de carbone au monde. Le pays est lancé dans une course à la capture du carbone et au développement du stockage souterrain.
Pour les associations, c’est l’inquiétude qui domine quant aux tractations internationales qui considèrent qu'il y a trop peu d’efforts consentis, des négociations a minima, et un accord de Kyoto qui tire à sa fin. Les associations de protection de l’environnement ne se sont surtout pas remises de la déception du sommet de Copenhague en 2009…
Présente à Copenhague, Susanne Scherbarth, militante aux Amis de la Terre, est depuis ce 28 novembre 2011, à Durban. Elle est peu optimiste.
Quoiqu'il en soit, pour l’instant, s'il est urgent d'agir, le point de non retour environnemental n’est pas encore atteint. D’après l’OCDE, il n’en coûterait que 0.2 point de croissance mondiale pour maintenir à 2 degrés le réchauffement global entre 2010 et 2050. Sur la même période, la croissance économique mondiale devrait être multipliée par quatre.