Les progrès sont réels, mais la réalité reste tragique. C’est ce qui ressort du rapport 2011 sur la mortalité des enfants élaboré par l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) et l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Les chiffres continuent de donner le tournis : 7,6 millions d’enfants de moins de cinq ans sont morts en 2010.
La très grande majorité de ces décès pourrait être évitée. Les enfants meurent de maladies que l’on sait soigner ou prévenir, comme le paludisme, la diarrhée, la pneumonie, les maladies infantiles telle que la rougeole ; la malnutrition est aussi souvent en cause. Et c’est la première année de vie qui est la période la plus critique.
Inde, Nigeria, République démocratique du Congo, Pakistan et Chine ...
L’Afrique subsaharienne est la région où l’on enregistre le taux de mortalité le plus élevé, avec un enfant sur huit qui décède avant l’âge de cinq ans, précise le rapport. Vient ensuite l’Asie du Sud où c’est un enfant sur 15 qui n’atteint pas l’âge de cinq ans. On est donc très loin de la moyenne des régions développées (1 sur 143).
En valeur absolue, cinq pays sont particulièrement concernés ; l’Inde, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Pakistan et la Chine concentrent environ la moitié des décès d’enfants.
Le taux de mortalité a diminué de 2,4% par an en moyenne en 20 ans
Pourtant, force est de reconnaître les progrès accomplis ces vingt dernières années. Entre 1990 et 2010, le taux de mortalité des moins de cinq ans a diminué nettement au niveau mondial : il est passé de 88 décès pour 1 000 naissances vivantes à 57décès.
Et la baisse touche, mais de manière inégale, toutes les régions du monde. En Afrique subsaharienne, le taux de mortalité a diminué de 2,4% par an en moyenne de 1990 à 2010, alors que lors de la décennie précédente, la baisse était de 1,2% par an. Certains pays qui, certes, partaient de très loin, font des progrès importants, comme le Niger, le Liberia ou le Malawi.
« La réduction de la mortalité infantile est liée à plusieurs facteurs, notamment à un accès étendu aux services de santé au moment de la naissance. Mais également à la prévention et au traitement des maladies infantiles et une amélioration dans la nutrition, la couverture vaccinale et l’eau et l’assainissement », selon le docteur Margaret Chan, directrice générale de l’OMS. « Cela prouve qu’investir dans la santé infantile, c’est de l’argent bien dépensé. Et c’est un signe que nous devons accélérer cet investissement dans les années à venir », estime-t-elle.
L’appel est lancé. Il faut maintenant qu’il soit entendu.
Pour en savoir plus :
- Unicef
- OMS