L'épineux débat sur l'euthanasie relancé par l'affaire du médecin de Bayonne en France

En France, le débat sur l’euthanasie est relancé par l’affaire du médecin de Bayonne (sud-ouest de la France). Ce praticien a été mis en examen le 12 août pour empoisonnement après l’identification de 4 décès suspects. « Il a voulu, a dit son avocat, abréger les souffrances de personnes âgées en fin de vie ». Le médecin encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Depuis la révélation de l’affaire, les réactions se multiplient.

Le flou demeure sur les circonstances des décès survenus à l'hôpital de Bayonne et pourtant le débat sur la légalisation de l’euthanasie a resurgi, toujours aussi vif.

D’un côté, les partisans de cette légalisation. Au premier rang, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) qui critique la loi Léonetti de 2005 sur la fin de vie (voir encadré). Jean-Luc Romero, président de l’association, s’indigne : « Même s’il y a volonté du patient, le soignant risque la cour d’assises, ce qui est scandaleux », écrit-il sur son blog.

La mobilisation en faveur du médecin de Bayonne s’organise, en particulier sur internet : deux groupes Facebook se sont constitués et une pétition adressée au ministère de la Santé a recueilli plusieurs milliers de signatures.

De l’autre côté, des voix s’élèvent pour défendre la législation actuelle. Le docteur Jean Rottner, maire de Mulhouse et secrétaire national de l’UMP en charge de la médecine d’urgence et du secours aux personnes, estime dans un communiqué que « l’euthanasie dite active constitue une pratique inacceptable en France. La prise en charge des patients dans les structures de soins d’urgence obéit à des règles légales, déontologiques et vertueuses que rien ni personne ne peut s’autoriser à enfreindre ».

Sur RFI, Monseigneur Bernard Podvin, le porte-parole des évêques de France, a rappelé l’opposition de l’Eglise catholique à l’euthanasie : « c’est un non d’humanité, de dignité », a-t-il indiqué, plaidant « pour un développement des soins palliatifs, en particulier à domicile ».

Quant au monde médical lui-même, il reste divisé sur cette question, à l’image de la société tout entière.

→ Consultez le site de l'ADMD en cliquant ici
→ Le blog de Jean-Luc Romero
→ La page Facebook de soutien au médecin Nicolas Bonnemaison
 

Partager :