Un an de crise en Syrie : malgré les mines, les réfugiés continuent d'arriver en Turquie

« Une Syrie sans tyrannie », c’est ce que réclamaient, le 15 mars 2011 les opposants au régime de Bachar el-Assad. C'était aussi un appel au soulèvement dans toutes les villes du pays. Ce jour-là, la foule rassemblée à Damas a été rapidement dispersée par les forces de l’ordre. Un an après : 8 500 morts, en majorité des civils. Un convoi humanitaire, affrété par des militants de l'opposition syrienne venus de nombreux pays, a tenté une nouvelle fois d'entrer en Syrie ce 15 mars. Sans succès.

Avec notre correspondant à la frontière syrienne, Jérôme Bastion

Les réfugiés syriens qui se sont installés dans l'extrême sud-est de la Turquie depuis maintenant neuf mois, racontent que la répression est toujours féroce surtout dans la région d’Idleb, la plus proche de la frontière. 

Mais aujourd'hui, si les Syriens continuent d'arriver dans les camps turcs, c'est au compte-goutte : la frontière est minée et souvent fermée par les soldats syriens qui les empêcheraient de fuir.

En supplément aux six camps déjà existants, 2 000 tentes sont en train d’être montées dans la région et on construit un camp de maisons préfabriquées, toujours en prévision de nouveaux arrivants.

Un convoi humanitaire à nouveau bloqué

Des camions chargés d’aide humanitaire ont à nouveau essayé de pénétrer en Syrie ce 15 mars 2012. Comme les fois précédentes, la délégation qui a rencontré les autorités frontalières, s'est vu refuser l’autorisation d’acheminer l’aide humanitaire.

Le convoi, constitué de militants de l'opposition syrienne venus de nombreux pays d'Europe, d'Amérique et du Proche-Orient, attend aujourd'hui calmement à distance respectable du poste frontière de Kilis-Öncüpinar.  Le groupe d'environ 200 personnes a décidé de rester sur place. Cette opération est une manière pour les militants de marquer leur solidarité avec le peuple syrien, à l'occasion de l'anniversaire de sa révolte.

Frontières minées

Selon une source officielle, la Syrie a miné sa frontière avec la Turquie afin d'empêcher le passage de réfugiés. Ces mines ont été posées pour couper toute retraite aux rebelles de l'Armée syrienne libre ou pour empêcher les habitants de la région d'Idleb de fuir vers la Turquie. Mais, en tout cas, les paysans de la zone frontalière, et particulièrement le village de Güveççi connu pour avoir accueilli des milliers de réfugiés depuis l'été dernier, en entendent exploser de temps en temps.

Les villageois racontent aussi les échos des combats tout proches entre armée loyaliste et opposition. Des combats qui font des blessés. Ces derniers sont hospitalisés en Turquie.

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