Une semaine après, le mystère demeure. Les raisons du crash de l'A321 de la compagnie russe Metrojet dans le Sinaï sont toujours inconnues. Samedi 7 novembre, lors d’un rapport d’étape dans l'enquête - une enquête laborieuse -, les Egyptiens se sont encore une fois montrés très prudents. Aucun élément nouveau n’a été dévoilé, et la possibilité qu’une bombe ait pu exploser dans l’avion n’a même pas été évoquée.
« Les premières observations ne permettent pas d'identifier l'origine de la dislocation de l'appareil », a déclaré ce samedi le chef de la commission d'enquête, Ayman el-Mokaddem, lors de cette conférence de presse qui avait lieu au Caire. Le choix des mots semblait important : à la dernière seconde de l’enregistrement du Cockpit Voice Recorder, les enquêteurs n'ont pas entendu une « explosion » mais un « bruit ».
« Une analyse spectrale est à venir pour déterminer l'origine de ce bruit », a déclaré le chef des enquêteurs. Et en attendant les résultats, Ayman el-Mokaddem avance, pour expliquer la dislocation de l'appareil, la possibilité de l'explosion d'une batterie au lithium, d'une déflagration dans le circuit de carburant ou encore d'une usure de la carlingue.
Ainsi, alors que Londres et Washington évoquent la thèse de l'attentat, que Moscou a suspendu ses vols civils vers l'Egypte et ordonné le rapatriement de ses ressortissants, les autorités du Caire le répètent : aucune piste n'est privilégiée pour expliquer le crash. « Nous n'avons écarté aucune possibilité, mais il n'y a pas encore d'hypothèse avant que l'enquête soit finie et qu'un rapport complet soit prêt », a affirmé plus tôt ce samedi le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri.
Samedi 31 octobre dernier, 23 minutes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, l'Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet s'écrasait dans le Sinaï. A son bord, 217 passagers et 7 membres d'équipage. Quelques heures plus tard, la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique affirmait être à l'origine du crash. Si cette revendication a été rapidement rejetée par les autorités russes, la répartition des débris sur une distance de plus de 13 kilomètres indiquait que l'avion s'était disloqué en vol, pouvant faire penser à l'explosion d'une bombe à bord.
Puis, une source proche du dossier a indiqué vendredi 6 novembre à l'Agence France-Presse que l'analyse des deux boîtes noires confirmait le caractère « brutal, soudain » de l'événement précédant le crash et, croisée avec des relevés sur les lieux, permettait de « privilégier fortement » l'hypothèse d'un attentat à la bombe.