Avec notre envoyée spéciale à Gaza et notre correspondant en Cisjordanie, Murielle Paradon et Nicolas Ropert
Les tirs de roquettes ont repris ce samedi matin de la bande de Gaza vers Israël. L’armée israélienne, elle, a répliqué par des bombardements dans des terrains vagues autour de la ville de Gaza, selon des témoins. Mais pas seulement : trois mosquées ont également été visées.
Dans un camp de réfugiés à Nuseirat où notre envoyée spéciale a pu se rendre, une des mosquées a justement été bombardée. Il ne reste plus que le minaret debout, le reste du bâtiment est complètement aplati. Trois corps ont été ressortis des décombres, les secours recherchaient une quatrième personne. La population qui était présente sur la scène était en colère. Un homme accusait les Israéliens de ne rien respecter, ni la vie humaine, ni la religion. Au total, depuis le début de la journée, ce samedi, cinq Palestiniens ont perdu la vie.
Les hostilités ont repris après une nuit calme. Hier, on a dénombré une soixantaine de roquettes tirées vers Israël tandis que Tsahal a mené plus de 80 raids sur le territoire palestinien. Des affrontements importants, mais qui n'ont rien à voir avec le déluge de feu de ces dernières semaines.
Les Gazaouis fuient les zones frontalières
En tout cas, la population gazaouie a peur et fuit désormais les zones frontalières. Des zones comme la ville de Beit Hanoun dans le Nord et le quartier Chajaya dans l’est de la ville de Gaza ont beaucoup souffert lors des derniers bombardements. Ces habitants étaient revenus dans leur maison souvent à moitié détruite, à la faveur de la trêve. Hier ils ont repris le chemin de l’exode, à pied, en voiture, en charrette, en portant juste un baluchon et rejoignant les écoles de l’ONU pour s’abriter.
Les rues de la ville de Gaza se sont aussi vidées progressivement. Les Gazaouis craignent que la guerre continue. Tout dépend maintenant des négociations qui se déroulent au Caire pour trouver une issue au conflit.
Deux Palestiniens tués par balle en Cisjordanie
C’est un jeune Palestinien originaire d’un camp situé près de Ramallah, qui a été tué dans des affrontements avec l’armée israélienne, nous indique notre correspondant en Cisjordanie. Il appartenait au groupe de manifestants qui s’en étaient pris aux forces de l’ordre israéliennes autour de l’implantation juive de Psagot.
Ce vendredi, une autre manifestation a fait une quarantaine de blessés à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. La ville, bastion du Hamas, a une nouvelle fois voulu montrer sa solidarité avec Gaza. Un Palestinien de 40 ans est décédé dans la nuit après avoir été touché par l’armée israélienne. Depuis le début de l’opération israélienne à Gaza, ce ne sont pas moins de 17 Palestiniens de Cisjordanie qui ont été tués dans ces manifestations.
Mais une nouvelle forme de protestation est en train d’apparaître. La plus grande chaîne de supermarchés de Ramallah a décidé de retirer de ses rayons les produits fabriqués en Israël. Ils sont remplacés par des équivalents palestiniens quand c’est possible. Des militants de ce boycott ont également demandé à des magasins de faire de même à Bethléem. Une autre forme de résistance qui a ses limites : 80 % du commerce extérieur palestinien se fait avec Israël.