De notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard
À Gaza, le Hamas organisait des manifestations. Et en Cisjordanie, à Turmus Ayya, un village au nord de Ramallah, les factions palestiniennes organisaient un événement public conjoint, à la manière d’une union sacrée. À l’initiative de Jibril Rajoub, à la tête du comité central du Fatah, cet événement a réuni des dirigeants du Fatah, mais aussi du Hamas et du Jihad islamique palestinien côte à côte.
Des leaders côte à côte
Une scène à contre-jour, un soleil de plomb. Et des centaines de personnes, casquettes blanches sur la tête pour éviter le jaune, la couleur Fatah, et le vert, couleur du Hamas. Après l’hymne palestinien, et la prière de l’après-midi, le Sheikh Hasan Yousef, du Hamas, est l’un des premiers à parler. Il a dénoncé fermement l’accord entre les Émirats et Israël.
Les différents leaders sont côte à côte. Le Premier ministre palestinien serre la main à ses confrères du Hamas, une image rare en Cisjordanie. Mohammad Shtayyeh prend la parole. Il précise que tous sont réunis pour rejeter le fameux deal du siècle, l’annexion et la normalisation des relations.« Ce sont des plans destiné à éliminer la question palestinienne, la question de Jérusalem comme capitale, celui du droit au retour, et du retour frontières de 1967 ».
Dans le public, les supporters du Fatah sont en majorité. Selon Qadoura Fares, ancien ministre de Yaser Arafat et dirigeant de l’association des prisonniers palestiniens ce meeting n’est qu’un premier pas. « On a besoin d’une vraie réconciliation. Il faut que le peuple palestinien reste uni ! Car sans ça, nous ne serons qu’un groupe de menteurs ». Aux abords du village, des affrontements ont eu lieu entre de jeunes palestiniens et l’armée israélienne.
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