Fariba Adelkhah est poursuivie pour « propagande contre le système » et Roland Marchal pour « collusion en vue d'atteinte à la sûreté nationale » et « propagande contre le système ». Des accusations rejetées par les autorités françaises et par les soutiens des deux chercheurs.
« Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et inconditionnelle. » L'appel a été lu devant plusieurs centaines de chercheurs français réunis à Paris ce mardi. Ils brandissaient des portraits de Fariba Adelkhah et de Roland Marchal, et les lettres qui forment le mot « liberté » en français, en anglais et en persan.
« Interrogatoires extrêmement difficiles »
Chercheuse au CNRS et membre du comité de soutien, Béatrice Hibou déplore l'opacité qui entoure le processus judiciaire. Elle s'inquiète de la dégradation de l'état de santé des deux détenus et parle d'actes de « torture ».
« Il y a une très grande inquiétude par rapport à leur état de santé évidemment, par rapport à leur état de santé psychologique, dénonce Béatrice Hibou. Ils sont depuis 272 jours en prison dans des conditions extrêmement difficiles. Fariba Adelkhah a subi des interrogatoires extrêmement difficiles. Des récits de ses interrogatoires, pas des siens mais de ces codétenus, ont été diffusés dans la presse, qui font vraiment froid dans le dos. Et Farba Adelkhah a pu nous dire que ce qu'elle avait vécu était encore pire. »
Pour les soutiens de Fariba Adelkhah et de Roland Marchal, l'épidémie de coronavirus qui touche durement l'Iran fait courir un danger supplémentaire aux deux chercheurs français détenus à Téhéran.
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