De notre correspondant à Genève,
Officiellement, Sergueï Lavrov vient présenter la candidature de la Russie au Conseil des droits de l'homme pour l'an prochain. Mais pendant 8 minutes, le ministre russe des Affaires étrangères s’est livré surtout à un réquisitoire contre les pays occidentaux, accusés tour à tour de promouvoir l'idéologie nazie et de pactiser avec les groupes jihadistes à Idleb.
« Certains de nos collègues justifient volontairement ou non les exactions de groupes radicaux et terroristes, a-t-il déclaré. Il est difficile d'expliquer leurs propos sur la possibilité de conclure une trêve avec des bandits, comme c'est le cas à Idleb. Ce n'est pas préserver les droits de l'homme : c'est capituler face aux terroristes, voire même encourager leurs actions. »
Le chef de la diplomatie russe avait déjà prévenu il y a quelques jours ses homologues que la victoire de Bachar el-Assad était selon lui inévitable à Idleb. Mais la violence de ses propos tranche avec ceux, plutôt discrets, du secrétaire général de l'ONU à cette même tribune.
→ À écouter : Crise humanitaire à Idleb : «les hôpitaux sont visés délibérément»
Très critiqué pour son manque de résultat sur le terrain des droits de l'homme, Antonio Guterres devait prononcer un discours annoncé comme fort. Au final, il s'en est simplement tenu à quelques généralités. Ni lui ni la Haut-commissaire Michelle Bachelet n'ont d'ailleurs prononcé le nom de la Syrie lors de leurs interventions.