Avec notre envoyée spéciale à Beyrouth, Murielle Paradon
« Par notre âme et par notre sang, nous nous sacrifions pour toi », crient les partisans de Nabih Berri. Ils sont venus défendre le président du Parlement devant son domicile où une manifestation contre lui devait avoir lieu.
« Nabih Berri est une référence depuis longtemps, estime Ahmed, la cinquantaine, et comme au Liban on préserve les confessions, lui est un symbole pour les chiites et on n’accepte pas que quiconque le provoque. Le président du Parlement est un pilier. C’est lui qui a préservé la sécurité du pays ».
Les partisans de Nabih Berri ont dû faire peur aux manifestants qui voulaient protester devant son domicile. Ils ne sont pas venus, impressionnés peut-être aussi par un important dispositif de sécurité. Pour Bilal, un autre partisan de Nabih Berri, ces manifestants qui sont dans la rue depuis quinze jours mènent le pays tout droit au chaos.
« J’ai peur du chaos parce qu’ils demandent de faire tomber tout le régime. Et il n’y a rien dans la Constitution qui nous permette de reconstruire le pouvoir. S’il n’y a pas plus personne, c’est l’ONU qui aura la mainmise sur le pays, surtout que le Liban est endetté, et après ce seront les États-Unis qui contrôleront le pays. Ça provoquerait une guerre civile. »
Chez ces chiites partisans de Nabih Berri, certaines idées ont la vie dure. La révolution n’est pas pour eux à l’ordre du jour.