Liban: Hassan Nasrallah se pose en défenseur des manifestants

Quelques jours après la démission du Premier ministre libanais Saad Hariri, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah s'est exprimé ce vendredi 1er novembre à Beyrouth.

Avec notre envoyée spéciale à Beyrouth, Murielle Paradon

Rassemblés dans une mosquée de la banlieue sud de Beyrouth, le fief du puissant parti chiite libanais, des centaines de sympathisants ont écouté religieusement le discours de leur chef Hassan Nasrallah, retransmis sur écran géant.

Celui-ci réagissait pour la première fois à la récente démission du Premier ministre Saad Hariri, dont le Hezbollah était l'allié au sein de la coalition gouvernementale. Il aurait préféré « une réforme et des actes ». Il faut à présent un nouveau gouvernement qui sache restaurer la confiance du peuple et répondre aux doléances des manifestants, a-t-il ajouté.

Ce discours tranche avec sa précédente intervention de la semaine dernière, au cours de laquelle Hassan Nasrallah avait critiqué les manifestants et leur volonté de changer le système, insinuant même qu'ils étaient manipulés par des forces étrangères. Mais aujourd'hui, il s'est posé en défenseur des revendications du peuple, prenant en compte qu'une partie des chiites et de ses partisans sont aussi descendus dans la rue.

Hassan Nasrallah joue également l'apaisement alors que des tractations politiques doivent avoir lieu en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. Mais quel gouvernement ? Un cabinet de technocrates comme le veulent les manifestants et comme l’a promis le président Michel Aoun ? Hassan Nasrallah a déjà dit qu’il n’en voulait pas.

Pour Abu Mustafa, qui vient d’écouter le discours du chef du Hezbollah, ce n’est tout simplement pas possible au Liban. « Au Liban, il ne peut y avoir de gouvernement technocrate, car tout le monde est politisé ».

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