Ces patrouilles conjointes sont l'une des mesures prises lors de l’accord conclu entre le président turc et son homologue russe. Une nouvelle concrétisation du rôle de médiateur que joue la Russie en collaboration avec l'Iran, selon Cyrille Bret, professeur à Science Po.
« Les convergences entre la République islamique d’Iran et la Fédération de Russie sont assez nombreuses, notamment sur le dossier nucléaire, explique le chercheur. La Russie est l’avocat de l’Iran dans le format de négociation et dans l’accord sur le nucléaire et la levée des sanctions qui avaient été conclu en 2015 et dont les États-Unis se sont retirés. La Russie et l’Iran ont le même intérêt, c’est-à-dire faire refluer l’influence américaine aux frontières mêmes de l’espace iranien et à la frontière russe, notamment. En Irak, c’est encore une fois le vide laissé par les États-Unis qui a permis à l’axe Moscou-Damas-Téhéran de prendre une telle importance dans la région. »
Moscou a une position « ambiguë » à propos des Kurdes, selon Cyrille Bret
Avec cet accord, « la Russie se signale par la cohérence de sa position internationale », continue Cyrille Bret. « C’est autour de cet objectif-là qu’elle a essayé de cimenter des alliances avec Damas, et c’est aux motifs de cette lutte contre le terrorisme islamiste sunnite, qu’elle en a profité pour éliminer une large part, également, de l’opposition au régime al-Assad. Donc elle va aider jusqu’au bout le régime à réoccuper l’intégralité du territoire syrien. »
Selon le chercheur, la Russie va aussi s’associer à des forces « rivales » et essayer de les « concilier ».