Syrie: ouverture d'un corridor humanitaire pour les civils d'Idleb

Ce jeudi 22 août, indique l'agence officielle Sana, le régime syrien a annoncé l'ouverture d'un corridor afin de permettre aux civils qui le souhaitent de quitter la région d'Idleb, en proie à des combats entre forces prorégime d'un côté et jihadistes et rebelles de l'autre.

Le corridor humanitaire, ouvert dans le village de Sourane, est destiné aux habitants d’une douzaine de localités situées à cheval entre le sud d'Idleb et le nord de Hama, désormais totalement assiégées par l’armée syrienne, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Dans cette région encerclée de 270 kilomètres carrés se trouve aussi le poste d’observation numéro 9 de l’armée turque, dans le village de Morek. Il s’agit de l’un des 15 points établis par les Turcs et les Russes pour surveiller la trêve parrainée par les deux pays en septembre 2018, et qui a volé en éclat le 30 avril avec le début de l’offensive gouvernementale.

La plupart des habitants de la zone assiégée ont déjà fui leurs maisons. Ils ont rejoint le flot des 750 000 personnes qui ont trouvé refuge au nord de la province d’Idleb ces dernières semaines. Ceux qui restent peuvent emprunter le corridor qui les mène vers des zones contrôlées par le gouvernement syrien. Des unités de la police militaire russe ont été déployées pour assurer la sécurité de ce passage.

L’armée syrienne n’est pas encore entrée dans la poche assiégée d’où les jihadistes et les rebelles ont annoncé s’être retirés en début de semaine. Des négociations sont actuellement en cours entre les Turcs et les Russes pour régler le problème du poste d’observation numéro 9, qui n’a plus d’utilité puisque le front s’est déplacé de 15 kilomètres plus au nord.

Des centaines de civils tués

Près de 900 civils ont été tués depuis le début, en avril 2019, de la campagne militaire du régime de Bachar el-Assad contre cette province ainsi que contre des secteurs de celles voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié, également aux mains de HTS (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda), selon une ONG. Et plus de 400 000 personnes ont été déplacées par les violences dans cette région, signalent les Nations unies.

La veille, les forces du régime ont repris la ville stratégique de Khan Cheikhoun dans le sud de la province d'Idleb. Jihadistes et rebelles s'étaient retirés de Khan Cheikhoun ainsi que de secteurs voisins dans le nord de la province de Hama face à l'avancée du régime.

Par ailleurs, les présidents russe, iranien et turc se réuniront à Ankara le 16 septembre pour un sommet consacré à la Syrie, a indiqué le porte-parole de la présidence turque. Il y sera question de l'accord conclu en 2018 entre Moscou et Ankara sur Idleb, dernier bastion de l'opposition en Syrie, de l'établissement d'une commission constitutionnelle et de la manière de poursuivre le processus politique.

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