Diyarbakir, Mardin et Van. Ces trois villes importantes du sud-est de la Turquie avaient élu leur maire - respectivement Adnan Selçuk Mizrakli, Ahmet Türk et Bedia Özgökçe Ertan - à une large majorité, entre 54 et 63%. Ces élus du HDP sont désormais remplacés par des fonctionnaires.
Dans un communiqué, le HDP a dénoncé ce lundi un « geste clairement hostile à la volonté politique du peuple kurde ». Il a été soutenu par le maire d'Istanbul : Ekrem Imamoglu, élu d'un autre parti d'opposition le CHP a critiqué « une pratique » qui « ne peut être associée à des pratiques démocratiques ». « Ignorer la volonté du peuple, a-t-il écrit sur Twitter, est inacceptable. »
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Remplacer des élus par des fonctionnaires choisis par le pouvoir, la pratique est connue : aux municipales de 2014 déjà, le parti pro-kurde avait remporté 102 municipalités ; 95 sont ensuite passées sous contrôle direct du gouvernement…
À chaque fois, la même rhétorique : les élus sont accusés d'appartenance au PKK. L'organisation est classée terroriste par la Turquie, les États-Unis et l'Europe.
La répression s'est en tout cas accentuée depuis trois ans. Les dirigeants du parti sont derrière les barreaux et à la présidentielle de juin 2018, son candidat avait fait campagne… de sa prison.