Avec notre correspondant à Erbil, Noé Pignède
Baptisée « opération Griffes » par Ankara, l’incursion de l’armée turque sur le mont Khakurk, contrôlé par le PKK, aurait déjà tué 64 combattants kurdes, selon le ministère turc de la Défense. Depuis une semaine, les troupes déployées dans les montagnes du nord de l’Irak traquent les séparatistes kurdes. Appuyées par des avions, des hélicoptères et des canons d’artillerie, rien ne semble pour l’instant pouvoir arrêter leur progression.
Bagdad et Erbil laissent faire
De son côté, le Parti des travailleurs du Kurdistan annonce avoir tué seulement une dizaine de soldats turcs. Des combats qui se déroulent sur le territoire irakien, sans que le gouvernement de Bagdad hausse réellement le ton contre Recep Tayiip Erdogan. Et pour cause, le président turc a récemment promis d’investir massivement dans la reconstruction de l’Irak.
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Pour le gouvernement de la région autonome du Kurdistan Irakien, la situation est encore plus délicate, car s’il héberge les quartiers généraux et les camps d’entraînement du PKK depuis la fin des années 1990, la majorité de ses importations transitent par la Turquie. Le gouvernement du Kurdistan Irakien, libéral, politiquement opposé à la guérilla marxiste du PKK n’a donc aucun intérêt à s’opposer frontalement à son partenaire turc.