De notre envoyé spécial à Mossoul, Noé Pignède
Dans l’hôpital al-Salam, largement détruit par les combats, les patients venus de toute la région sont reçus dans des préfabriqués. Mahmoud Younes est l’un d’entre eux, il a 39 ans et se déplace en chaise roulante. Il y a trois mois, il a été blessé par une mine sur la route qui mène à son village.
« Je conduisais et ma voiture a explosé. Mon oncle, qui était assis à côté de moi, est mort. Et moi, on a dû m’amputer de la jambe droite. L’autre est fracturée. J’ai passé un mois et demi dans cet hôpital avant de pouvoir rentrer chez moi. Si les organisations humanitaires ne m’avaient pas aidé, j’aurais dû payer beaucoup d’argent. J’ai eu de la chance d’être pris en charge ici, car grâce à Dieu, tout est gratuit. C’est un hôtel 5 étoiles. »
Depuis son accident, un vendeur de mouton ne peut plus travailler. Chaque semaine, il se rend à l’hôpital pour des séances de rééducation. « Ce patient est diabétique, donc son rétablissement prend plus de temps, mais il est encore jeune ! Pour l’instant, le moignon cicatrise très bien. Bientôt, nous pourrons lui commander une prothèse pour qu’il soit à nouveau indépendant. Après, il pourra remarcher comme avant », raconte Khalid Malla, physiothérapeute à l’hôpital al-Salam, pour l’ONG Handicap international.
Malgré les nombreuses opérations de déminage dans la région, la décontamination totale de Mossoul devrait prendre plusieurs décennies. Selon les Nations unies, l’Irak reste le cinquième pays le plus miné du monde.