Les archéologues et conservateurs d’Irak fondent beaucoup d’espoirs sur le classement de Babylone, cité vieille de plus de 4 000 ans. Seuls 15 % de ce site de 10 kilomètres carrés ont été fouillés. Surtout, tout comme de nombreux sites historiques d'Irak, la cité est en mauvais état. Le groupe Etat islamique y a notamment fait des ravages entre 2014 et 2017, les jihadistes cherchant à détruire le patrimoine culturel non islamique.
Vendredi 5 juillet, l'Unesco a rappelé que les « conditions extrêmement vulnérables » du site soulevaient « de sérieuses inquiétudes ». De nombreuses structures sont sur le point de s'effondrer et ont besoin d'un travail de conservation immédiat. L'Unesco travaillera main dans la main avec les autorités locales pour protéger les lieux.
Ville la plus peuplée de l’histoire antique, qui a sans doute vu la naissance de l’écriture et de l’administration, Babylone occupe une place de choix dans l’histoire de l’humanité (archives RFI) avec notamment la porte d’Ishtar, mais aussi les mythiques jardins suspendus, dont l’emplacement fait débat. Les responsables du secteur espèrent que l'inscription au patrimoine mondial va renforcer les fonds alloués aux projets culturels, parents pauvres du budget de l'Irak.
L'Irak recense au moins 7 000 sites archéologiques sur son sol, dont cinq autres déjà inscrits à l’Unesco. La citadelle d'Erbil, inscrite en 2014, et les marais de Mésopotamie, en 2016, sont tous deux sur la liste du patrimoine mondial. Hatra, ajouté en 1985, est passé en 2014 sur la liste du patrimoine en péril quand le groupe Etat islamique (EI) s'y est livré à un « nettoyage culturel ». Assour a directement été ajouté en 2003 sur cette même liste, à cause d'un projet de barrage menaçant le site. Tout comme Samarra en 2007, du fait des violences confessionnelles.